Le fonctionnement du calendrier Maya et sa portée astronomique enfin déchiffrés

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Malgré une exploration sérieuse des sites mayas depuis les années 1830, une partie seulement de leur système d’écriture hiéroglyphique, de leur histoire et de leur culture a été comprise. Plusieurs mystères restent entiers, comme le déclin de cette civilisation, mais aussi le fonctionnement du calendrier de 819 jours. Récemment, des scientifiques en ont trouvé la clé, en se basant sur une période de 45 ans. Ce calendrier serait lié aux cycles de toutes les planètes potentiellement visibles par les astronomes de la civilisation, démontrant l’étendue des connaissances astronomiques de ce peuple disparu.

L’empire maya a atteint l’apogée de sa puissance et de son influence vers le VIe siècle de notre ère. Les Mayas excellaient dans l’agriculture, la poterie et l’écriture. Ils ont laissé derrière eux une grande quantité d’œuvres architecturales et symboliques, qui leur ont valu la réputation de grands artistes de la Mésoamérique.

Inspirés par leurs rituels religieux et s’appuyant sur les inventions et les idées héritées de civilisations antérieures telles que les Olmèques, les Mayas ont également réalisé des avancées significatives en mathématiques et en astronomie, avec notamment l’utilisation du zéro et le développement de systèmes de calendriers complexes tels que le Calendar Round, basé sur 365 jours, et plus tard le Long Count Calendar — conçu pour durer plus de 5000 ans.

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Cependant, l’abandon des grandes villes mayas vers l’an 900 et le déclin de cette civilisation suscitent des débats depuis le XIXe siècle. La majeure partie des connaissances des historiens sur les Mayas provient des vestiges de leur architecture et de leur art. Dans les années 1940, des scientifiques ont commencé à déchiffrer un calendrier particulier couvrant une période de 819 jours et appelé « le décompte des 819 jours ». Mais jusqu’à présent, les chercheurs n’avaient pas trouvé la correspondance de ces 819 jours.

Récemment, les anthropologues John Linden et Victoria Bricker de l’Université de Tulane pensent avoir enfin élucidé le mystère. En examinant le décompte sur une période de 45 ans, les chercheurs ont découvert qu’il correspondrait aux cycles de « toutes les planètes majeures », un exemple frappant des connaissances astronomiques avancées de la civilisation maya. Leur article est publié dans la revue Ancient Mesoamerica.

Élargir notre réflexion pour comprendre l’esprit maya

Le calendrier maya est en réalité un système complexe composé de calendriers plus petits, mais le décompte de 819 jours est le plus déconcertant pour les anthropologues modernes. En effet, il s’agit d’un calendrier basé sur des glyphes (représentation graphique d’un signe typographique) qui se répète quatre fois, chaque bloc de 819 jours correspondant à l’une des quatre couleurs que les scientifiques liaient initialement aux directions cardinales. Le rouge était associé à l’est, le blanc au nord, le noir à l’ouest et le jaune au sud. Ce n’est que dans les années 1980 que les chercheurs ont réalisé que cette hypothèse était incorrecte.

Au lieu de cela, le blanc et le jaune semblent associés respectivement au zénith (le Soleil se lève à l’est, voyage à travers le ciel jusqu’à son point le plus élevé) et au nadir (le Soleil se couche à l’ouest, puis voyage à travers son nadir pour remonter à l’est).

Mais comme les chercheurs l’expliquent, ce « schéma directionnel en quatre parties est trop court pour bien s’adapter aux périodes synodiques [temps impliqué par un objet céleste pour sembler revenir approximativement au même point dans le ciel] des planètes visibles ». Il a donc fallu étendre la période du calendrier dans un effort de vision et de réflexion plus large que la méthode scientifique habituelle.

Les auteurs écrivent : « En augmentant la longueur du calendrier à 20 périodes de 819 jours, un modèle émerge, dans lequel les périodes synodiques de toutes les planètes visibles correspondent aux points de station dans le calendrier de 819 jours ».

Une connaissance astronomique étonnante à travers un calendrier précis

D’autres indices pouvaient indiquer le lien entre ce calendrier et les planètes. En effet, les Mayas disposaient de mesures extrêmement précises des périodes synodiques des planètes visibles (Vénus, Jupiter, Saturne, Mars et Mercure) utilisées pour prédire des événements célestes, comme les éclipses solaires et lunaires.

Cependant, comme chaque planète suit une trajectoire différente dans le ciel, il semblait impossible de faire correspondre plusieurs planètes sur une même période de 819 jours. C’est pourquoi les auteurs expliquent que ce calendrier doit être lu sur « 16 380 jours (environ 45 ans), soit un total de 20 fois le décompte des 819 jours ».

Pour comprendre son fonctionnement, ils ont d’abord étudié la période synodique de Mercure de 117 jours. Le décompte de 819 jours correspond alors exactement à 7 cycles mercuriens (819/117 = 7). Pour Mars, ayant une période synodique de 780 jours, les auteurs ont associé 21 cycles de Mars aux 16 380 jours.

Puis, ils ont continué avec Vénus, dont 7 périodes correspondent à 5 comptes de 819 jours, 13 périodes de synchronisation de Saturne avec 6 comptes de 819 jours, et 39 périodes de Jupiter équivalant à 19 comptes de 819 jours.

De plus, il semble que ce calendrier soit également lié au calendrier de 260 jours connu sous le nom de Tzolk’in. En le multipliant 63 fois, les auteurs obtiennent 16 380 jours ! Ils soulignent alors : « ce système de calendrier plus large de 20 périodes de 819 jours fournit un mécanisme pour rétablir le numéro du jour et le nom du jour du Tzolk’in chaque fois que le cycle de 20 périodes de 819 jours commence ».

Les auteurs concluent qu’au lieu de se concentrer sur une seule planète, les astronomes mayas qui ont créé le décompte de 819 jours « l’ont envisagé comme un système de calendrier plus large », un outil qui pourrait prédire « toutes les périodes synodiques de la planète visible ». Ensuite, lorsque le nombre 819 est extrapolé 20 fois, « vous pouvez intégrer chaque planète clé dans le système ».

Source : Ancient Mesoamerica

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