Future Meat, une entreprise de biotechnologie israélienne, a annoncé avoir réussi à produire une poitrine de poulet (110 grammes) pour 1,70 dollar, soit 15,5 dollars le kilogramme (13,8 €). Dans le même temps, la start-up annonce une levée de fonds de 347 millions de dollars pour développer une usine de viande de synthèse aux États-Unis en 2022.
Pas évident de manger de la viande cultivée en laboratoire quand un burger coûte 330 000 dollars (US). Mais ça, c’était en 2013, au moment où l’industrie agroalimentaire commençait à se pencher sur la question. L’industrie de la viande est coûteuse, prend de la place et consomme des ressources qui disparaissent…
L’entreprise de biotechnologie israélienne Future Meat assure pouvoir désormais proposer de la viande de poulet, créée en laboratoire, pour 15,5 dollars le kilogramme, soit une poitrine de poulet (110 grammes) pour 1, 70 dollars (1,5 €). Il y a encore six mois, les prix du kilogramme avoisinaient les 40 dollars. Cette réduction des coûts a déjà dépassé le calendrier proposé par l’ancien directeur de la société, Rom Kshuk, en mai 2021, de dix-huit mois.
Néanmoins, même si ces coûts de production ont largement été revus à la baisse, le Bureau of Labor Statistics des États-Unis les estime à 7,9 dollars pour un kilogramme de poulet produit par l’agriculture traditionnelle.
« Nous avons toujours démontré que notre technologie unicellulaire et nos formulations de milieux sans sérum peuvent atteindre la parité des coûts plus rapidement que ne le prévoit le marché », déclare le professeur Yaakov Nahmias, actuel président de Future Meat dans un communiqué.
Un rendement 10 fois supérieur à l’industrie classique
La viande de laboratoire apparaît parfois dans de grandes chaînes de fast-food ou des restaurants, mais elle n’est pas encore présente dans les rayons des grandes surfaces traditionnelles. En effet, les coûts de production ne sont pas encore comparables à ceux de l’agriculture classique.
Cependant, grâce à une technologie exclusive, Future Meat essaie de s’en approcher. Les cellules sont prélevées sur des animaux vivants. Ensuite, la société utilise un fermenteur en acier oxydable qui élimine les déchets tout en apportant des nutriments aux cellules. Ainsi, ces dernières peuvent proliférer et développer des tissus pour devenir des morceaux de viande parfaitement comestibles. « Nous avons toujours démontré que notre technologie peut atteindre la parité des coûts plus rapidement que ce que le marché anticipe », ajoute le professeur Nahmias.
Grâce à ce procédé de « rajeunissement », Future Meat affirme que le rendement est dix fois supérieur que celui obtenu par l’industrie classique, tout en générant 80% d’émission de gaz à effet de serre en moins. Tout cela en exploitant 99% de terres et 96% d’eau douce en moins.
« Nous avons également démontré que notre technologie exclusive de rajeunissement des supports permet des densités cellulaires supérieures à 100 milliards de cellules par litre, se traduisant par des densités de production 10 fois supérieures à la norme industrielle », poursuit Nahmias.
Une levée de fonds de 347 millions de dollars
L’entreprise israélienne vient de lever des fonds pour un montant de 347 millions de dollars. Un investissement qui devrait permettre à Future Meat de se développer aux États-Unis tout en accélérant ses plans de production de masse. Les travaux de construction de cette nouvelle usine américaine devraient débuter l’an prochain.
« Ce financement consolide la position de Future Meat en tant qu’acteur de premier plan dans l’industrie de la viande cultivée, trois ans seulement après notre lancement. Notre technologie unique a réduit les coûts de production plus rapidement que quiconque ne l’aurait cru possible, ouvrant la voie à une expansion massive des opérations », s’enthousiasme Nahmias.
Plus tôt dans l’année, Future Meat avait ouvert la première usine de viande cultivée en laboratoire au monde dans la ville de Rehovot (Israël). De nombreuses autres entreprises (Impossible Foods, Eat Just, Aleph Farms…) cherchent également à atteindre la parité des coûts dans la production de viande carnée en laboratoire.
Dans un monde où les ressources naturelles tendent à disparaître, la viande de synthèse semble être l’un des moyens de maintenir nos habitudes d’alimentation tout en essayant de préserver l’environnement.