Ce guide de «sabotage du fascisme» de la CIA devient l’un des documents les plus consultés du web

L'art du sabotage discret en entreprise...

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| OSS/CIA
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Un guide de la CIA datant de la Seconde Guerre mondiale et ayant servi à « saboter » le fascisme est soudainement devenu l’un des documents les plus consultés sur Internet au cours des derniers jours. Déclassifié en 2008, le guide fournit des informations de base sur la manière « d’être un mauvais employé ». L’objectif aurait été de fournir des moyens simples de se rebeller contre les nazis et de semer le trouble dans leurs structures sociales.

Ce guide de la CIA a été créé par William Donovan, le directeur du Bureau des services stratégiques américain pendant la Seconde Guerre mondiale. Publié à la fin de la guerre en 1944, il a été élaboré à la suite du succès du sabotage de citoyens dont l’objectif était de se rebeller contre les nazis. Il compile diverses techniques simples pour nuire à l’ennemi depuis l’intérieur.

« La pratique généralisée du sabotage simple harcèlera et démoralisera les administrateurs et la police ennemis », indique le guide. « Le sabotage peut prendre la forme d’actes techniques de grande envergure, qui nécessitent une planification minutieuse et l’intervention d’agents spécialement formés, ou bien d’innombrables actes simples que le simple citoyen saboteur peut accomplir ».

Les techniques proposées par le guide ne nécessitent pas d’outils ou d’équipements spéciaux, de sorte que n’importe quel citoyen puisse les appliquer. Elles sont conçues pour minimiser les risques, les blessures et d’éventuelles représailles. Les citoyens peuvent en outre appartenir ou non à un groupe organisé et effectuer les sabotages dans un but non personnel, mais pour un intérêt commun à plus long terme.

60 000 consultations le mois dernier

Parmi les techniques proposées figure par exemple le sabotage du moral des bureaux nazis en offrant délibérément des promotions aux employés incompétents, être trop bavard en partageant excessivement ses expériences personnelles et mettre en avant aussi souvent que possible des problèmes mineurs. Le guide, intitulé « Simple Sabotage Field Manual », propose aussi de toujours suivre les canaux décisionnels et de ne jamais les éviter pour accélérer les décisions.

Il encourage à soulever des questions non pertinentes aussi souvent que possible et à faire semblant de ne pas comprendre les ordres. Il incite aussi à déléguer en priorité les tâches sans importance, tandis que celles importantes sont confiées à des ouvriers inefficaces ou traitées avec des installations défectueuses. D’autres astuces consistent à débattre autant que possible des instructions simples et précises, multiplier inutilement les formalités administratives, faire intentionnellement des erreurs lors des commandes de matériel, etc.

Dans l’ensemble, le guide propose de devenir intentionnellement un mauvais employé de sorte à entraver la productivité des industries et de déstabiliser leurs structures sociales. Il propose en outre des techniques moins subtiles pour semer le trouble, telles que les faux signalements d’espionnage à la Gestapo ou à la police, le déclenchement volontaire d’incendies, l’inondation d’entrepôts, la destruction d’outils, etc.

Au cours des derniers jours, le guide est devenu le cinquième document le plus consulté sur Project Gutenberg (un site de téléchargement de livres électroniques open source), selon 404 Media. Il a été consulté 60 000 fois au cours du mois dernier, juste derrière « Roméo et Juliette ».

Il est pour le moment impossible de déterminer pourquoi ce livre a soudainement gagné en popularité. Néanmoins, il semble avoir été conçu pour les travailleurs victimes de réglementations trop strictes ou peut-être menacés de perdre leur emploi.

Son regain de popularité soudain coïncide avec une période marquée par la menace de l’IA sur des milliers d’emplois et par de grands bouleversements aux États-Unis depuis la réélection de Donald Trump. Le nouveau président a notamment décrété un certain nombre de réglementations radicales, telles que l’interdiction du télétravail aux employés fédéraux et le démantèlement de tous les programmes de diversité et d’inclusion du gouvernement fédéral.

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