L’implant cérébral de Neuralink permet déjà à son premier porteur de contrôler un ordinateur par la pensée, affirme Elon Musk

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En avril 2021, Neuralink a diffusé une vidéo d’un macaque jouant à Pong sur un ordinateur en pilotant le jeu exclusivement par la pensée. Il s’agissait d’une démonstration des capacités de son implant cérébral lors d’une phase d’essai préliminaire. Presque trois ans se sont écoulés et c’est désormais au tour de l’être humain de se retrouver au centre des expérimentations. Selon Elon Musk, un patient a (lui aussi) réussi à déplacer un curseur sur un écran uniquement par le biais de la pensée, montrant ainsi au moins un certain niveau de fonctionnement de l’implant chez l’Homme.

Les grandes nouvelles s’enchaînent chez Neuralink. Peu de temps après avoir recruté le premier patient pour tester son implant cérébral désormais baptisé « Telepathy », l’entreprise a annoncé avoir implanté le dispositif avec succès. Le lendemain de l’opération, le PDG, Elon Musk, avait même affirmé que l’implant montrait des signes prometteurs concernant la réception des signaux électriques émis par le cerveau.

Ce mois de février, le milliardaire a fait une nouvelle déclaration à travers une discussion audio partagée sur X. Musk a révélé que le patient s’est complètement rétabli de l’intervention chirurgicale et surtout, qu’il n’a manifesté aucun effet secondaire suite à l’opération. « Les progrès sont bons et le patient semble s’être complètement rétabli, sans aucun effet néfaste à notre connaissance », a-t-il précisé.

Déplacer un curseur par la pensée

Selon Musk, le dispositif a démontré son efficacité en permettant au patient de manipuler un curseur d’ordinateur par la pensée. « Le patient est capable de déplacer une souris sur l’écran par la pensée », a-t-il affirmé. Pour rappel, cette prouesse est rendue possible grâce à la récupération et au traitement des signaux électriques du cerveau par l’implant. Le dispositif traite ces informations afin de comprendre les intentions de l’utilisateur pour ensuite les traduire en commandes numériques qu’un appareil externe peut exécuter.

La réussite de ce test a eu lieu seulement quelques semaines (voire quelques jours) après l’intervention chirurgicale (en janvier). Selon Paul Nuyujukian, un professeur adjoint de bio-ingénierie à l’Université de Stanford interviewé par le média Wired, ce délai serait « tout à fait raisonnable ». Expert en conception d’interfaces cerveau-machine, il confirme que la puce de Neuralink permet de capturer les signaux neuronaux avec une grande rapidité et précision.

Un manque de transparence ?

Malgré les progressions rapportées par Neuralink, force est de constater que l’entreprise est toujours restée discrète concernant le développement de Telepathy. Les informations sur les progrès du dispositif sont principalement relayées par le biais de courtes annonces sur le réseau social X (appartenant également à Musk). D’ailleurs, pour cette raison, divers experts critiquent ouvertement Neuralink pour manque de transparence. Les reproches font écho à des controverses suscitées lorsque l’entreprise avait mené des tests sur des animaux.

Ces scientifiques privilégient une démarche transparente qui permettrait non seulement de valider les affirmations faites par Neuralink, mais aussi de contribuer à l’avancement global du domaine des interfaces cerveau-ordinateur. De plus, en partageant ouvertement des données de recherche et des explications sur le fonctionnement de ses dispositifs, l’entreprise pourrait réduire la confusion et les idées fausses parmi le public.

Pourtant, en réalité, Neuralink n’est pas légalement contrainte de publier des détails sur ses essais initiaux, qu’ils impliquent des humains ou des animaux. La FDA (Food and Drug Administration) des États-Unis exige que les détails de toutes les phases des essais cliniques sur les médicaments soient enregistrés et publiés sur la plateforme Clinicaltrials.gov. Cependant, les dispositifs médicaux en phase de développement initial ne sont pas concernés par cette réglementation. Les études de faisabilité qui sont souvent menées pour évaluer la viabilité et la sécurité de nouveaux dispositifs — comme cela est le cas pour Telepathy — ne sont donc pas obligatoirement répertoriées sur ce site.

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