Une larve de poisson-lune identifiée pour la toute première fois, et elle est absolument adorable

mole poisson lune adulte
| Kerryn Parkinson
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Un secret bien gardé : jusqu’à présent, la forme larvaire du poisson-lune du sud, Mola alexandrini (également connu sous le nom de poisson-lune de Ramsay, poisson-lune court ou encore poisson-lune à tête bosse) n’avait jamais été découverte ni observée par les scientifiques. Mais à présent, grâce aux efforts conjugués de chercheurs australiens et néo-zélandais, ce stade précoce de la vie de l’un des plus gros poissons du monde a finalement été découvert.

La larve du poisson-lune du sud, Mola alexandrini, est minuscule et ressemble à un tout petit soleil, ou à une sorte de flocon de neige. Ce poisson fait partie de la famille des Molidae et est étroitement lié à son congénère, Mola mola, la môle (ou poisson-lune). Cette découverte a été annoncée par l’Australian Museum, dont les collections faisaient partie intégrante de la recherche.

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Crédits : Amy Coghlan

Le poisson-lune du sud M. alexandrini est l’une des trois espèces de môle qui occupent les eaux australiennes, et son poids n’est égalé que par son congénère, le poisson-lune (Mola mola). Il peut atteindre plus de 3 mètres de long et peser plus de 2000 kilogrammes. Il passe sa vie à se déplacer entre les profondeurs de l’océan et la surface de la mer, où il peut être trouvé en train de se prélasser sur les côtes dans le but de se réchauffer sous le soleil et d’être soigné par les goélands (qui agissent comme parasiticides).

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À noter également que le poisson-lune femelle détient le record de la fécondité potentielle la plus élevée de tous les vertébrés : en effet, le Mola mola adulte peut abriter environ 300 millions d’ovules.

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Une larve de poisson-lune. Crédits : Kerryn Parkinson

De ce fait, compte tenu de leur énorme production ovulatoire, les scientifiques étaient perplexes quant au fait que leurs œufs n’avaient jamais été trouvés dans la nature, et pourquoi les observations de leurs larves étaient si rares. Dans le but de faciliter les choses, c’est la docteure Marianne Nyegaard, experte en poisson-lune, du Musée du mémorial de guerre d’Auckland, qui a décidé de rechercher des réponses dans des spécimens de musée conservés, plutôt que de se charger de la tâche gigantesque d’essayer de trouver la larve du poisson-lune en pleine mer. Nyegaard a travaillé avec des scientifiques de l’Australian Museum, soit Kerryn Parkinson et Andrew King, pour rechercher des candidats potentiels.

Il faut également savoir que les larves de M. alexandrini ressemblent malheureusement rarement à leur forme adulte, ce qui rend l’identification d’une espèce spécifique d’autant plus difficile.

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Un poisson-lune à tête bosse, Mola alexandrini, situé au large de Narooma, en Australie. Crédits : Georgia Poyner/Australasian Fishes

Finalement, l’échantillon qui a retenu l’attention des scientifiques a été collecté au large de la côte de la Nouvelle-Galles du Sud en 2017, mais la réalisation d’analyses ADN sur le petit spécimen fragile (qui ne mesurait que 5 millimètres !) présentait ses propres défis : dans le but de minimiser les dommages causés au spécimen, Parkinson, de la division d’ichtyologie de l’Australian Museum (l’ichtyofaune est la partie de la faune rassemblant les poissons) a minutieusement retiré un seul globe oculaire que King, spécialiste en génomique à l’Australian Museum, a utilisé pour effectuer l’extraction et l’analyse de l’ADN.

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« La séquence d’ADN du spécimen de l’AM [ndlr : l’Australian Museum] existant a été comparée aux données de référence générées par nos collaborateurs internationaux », a expliqué King. « Une correspondance claire de la séquence a été identifiée avec des échantillons d’un poisson-lune de type Mola alexandrini », a ajouté King.

À présent, l’équipe de recherche souhaite utiliser ses découvertes pour identifier d’autres collections de larves de type Mola, conservées dans les musées, et de comprendre de manière plus claire le cycle de vie de ces géants marins. Cette découverte met également en évidence l’importance des collections muséales et le rôle qu’elles doivent jouer dans la poursuite de la recherche, tandis que les technologies émergentes offrent de nouvelles opportunités d’analyse.

Sources : Australian Museum, Scimex

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