Du manioc « superchargé » génétiquement modifié pourrait bien aider à éliminer la malnutrition en Afrique

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À l’heure actuelle, plus de 800 millions de personnes dépendent du manioc, qui est leur principale source d’alimentation de base. Également connu sous le nom de yuca ou tapioca, ce légume-racine représente environ 50% de l’apport calorique d’un tiers des habitants de l’Afrique subsaharienne.

Cependant, ce n’est pas la source d’alimentation la plus nutritive. Par conséquent, les carences en fer et en zinc sont extrêmement élevées dans de nombreuses régions d’Afrique. Selon les scientifiques, jusqu’à 75% des enfants en âge préscolaire et 67% des femmes enceintes au Nigeria, sont anémiques à cause d’une carence en fer. C’est pour cette raison que des chercheurs ont mis au point du « manioc superchargé », en utilisant le génie génétique pour enrichir la plante avec des niveaux beaucoup plus élevés de fer et de zinc.

En effet, les scientifiques du Donald Danforth Plant Center (un institut de recherche scientifique à but non lucratif qui vise à « améliorer la condition humaine grâce à la science des plantes »), ont créé un organisme génétiquement modifié (OGM) à l’aide de deux gènes d’Arabidopsis thaliana, qui codent une protéine de transport du fer et une protéine de stockage du fer.

C’est en insérant ces deux gènes dans le génome du manioc, que les scientifiques ont réussi à créer une plante « biofortifiée », contenant plus de fer et de zinc. Selon les estimations des chercheurs, ce manioc modifié génétiquement pourrait fournir aux enfants âgés de 1 à 6 ans jusqu’à 50% des besoins alimentaires et jusqu’à 70% en ce qui concerne le zinc.

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De manière générale, les OGM sont plutôt mal vus, étant considérés comme des aliments-Frankenstein toxiques. Cependant, la majorité de ces préoccupations restent sans fondements à l’heure actuelle. En effet, il existe littéralement des milliers d’études scientifiques qui ont démontré que les OGM ne posent aucun risque pour la santé humaine, animale ou encore pour l’environnement.

À savoir que l’Union européenne consacre des centaines de millions de dollars à la biosécurité des OGM : après une décennie de travail, nécessitant 130 études scientifiques ainsi que plus de 500 groupes de recherche indépendants, ils ont conclu que « les OGM ne sont pas plus risqués que, par exemple, les technologies conventionnelles utilisées pour faire pousser des plantes ».

Selon une déclaration de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) en 2012 : « L’Organisation mondiale de la santé, l’Association médicale américaine, la National Academy of Sciences des États-Unis, la British Royal Society et toutes les autres organisations respectées qui ont examiné les preuves, en sont arrivées à la même conclusion : ‘‘consommer des aliments contenant des ingrédients dérivés de cultures GM (génétiquement modifiées), ne présente pas plus de risques que de consommer les mêmes aliments contenants des ingrédients provenant de cultures modifiées par des techniques conventionnelles d’amélioration des plantes’’ ».

À savoir que presque tous les aliments que nous consommons ont été modifiés génétiquement à un moment ou à un autre, bien que pas forcément par le biais du génie génétique moderne. Prenons le blé par exemple, il ne s’agissait que d’herbe, jusqu’à ce que d’anciens agriculteurs ne favorisent certains gènes dans le but de produire une quantité plus élevée de grains. À l’heure actuelle, en Amérique, plus de 70% des aliments transformés contiennent des ingrédients génétiquement modifiés.

De plus, comme la population mondiale ne cesse d’augmenter, que le changement climatique est également un problème grandissant, les cultures génétiquement modifiées pourraient bien être le seul moyen de nourrir tous les individus à travers le monde dans un avenir relativement proche.

Source : Nature Biotechnology

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