1re loi de Newton : une erreur de traduction il y a 300 ans impose sa réinterprétation

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L’œuvre « Principia » d’Isaac Newton a longtemps été considérée comme un pilier inébranlable de la physique. Toutefois, une étude récente met en lumière une possible erreur de traduction concernant la première loi du mouvement. Si cette affirmation est confirmée, cela signifierait que notre compréhension actuelle de cette loi, enseignée depuis des siècles, pourrait être imparfaite. Cette découverte ouvre un débat sur la véritable signification de certains écrits de Newton et leur application en physique.

Depuis sa publication au XVIIe siècle, les « Principia » d’Isaac Newton ont façonné la manière dont nous comprenons les lois fondamentales de la physique. Ces principes, en particulier la première loi du mouvement, sont devenus des piliers de la physique moderne.

Mais selon une étude récente publiée dans la revue Philosophy of Science, cette dernière, généralement comprise comme régissant uniquement le mouvement des corps sans force, pourrait en réalité être un principe plus fort et plus général. Daniel Hoek, l’auteur principal de cette étude, suggère qu’une erreur de traduction pourrait avoir altéré notre perception. Selon lui, cette loi limite la mesure dans laquelle n’importe quel corps peut changer son état de mouvement, même si ce corps est soumis à des forces extérieures.

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L’erreur de traduction

La première traduction anglaise des « Principia » de Newton a joué un rôle crucial dans la diffusion de ses idées à travers le monde anglophone. Réalisée peu de temps après le décès de Newton, cette traduction était attendue avec impatience par la communauté scientifique de l’époque, désireuse de comprendre les révolutionnaires lois du mouvement formulées par Newton. Cependant, selon les recherches récentes, il semble que cette traduction contenait une erreur significative concernant la première loi du mouvement. « Chaque corps persévère son état de repos ou de mouvement uniforme et rectiligne, sauf dans la mesure où il est contraint de changer d’état par les forces imposées ».

Cette traduction contient une erreur jusqu’ici passée inaperçue, qui a façonné la manière dont plusieurs générations d’enseignants et d’étudiants ont compris et appliqué cette loi fondamentale. Ils ont ainsi interprété cette loi comme désignant des corps sur lesquels aucune force n’agit, explique Daniel Hoek dans un article qu’il a rédigé pour iai News.

Pour lui, l’utilisation par Newton du latin pour « sauf dans la mesure » (nisi quatenus) ne visait pas à préciser que la loi se référait uniquement à de tels corps, mais à souligner que le mouvement ne change que dans la mesure où une force l’y contraint. En d’autres termes, écrit Hoek, une meilleure paraphrase ferait référence à tous les corps : « Chaque changement dans l’état de mouvement d’un corps est dû à des forces imposées ».

Au fil des décennies, cette interprétation erronée s’est solidifiée dans les manuels, les cours et les recherches, établissant une norme qui n’a été remise en question que récemment. La portée de cette erreur est immense, car elle a potentiellement orienté des expériences, des théories et des innovations basées sur une compréhension imparfaite de la loi originale de Newton.

Les implications de cette découverte

La première loi de Newton, souvent appelée loi d’inertie, est un concept fondamental qui sert de base à de nombreuses théories et applications en physique. Elle décrit le comportement des objets en l’absence de forces extérieures agissant sur eux. Si la nouvelle interprétation proposée par Hoek s’avère exacte, cela remettrait en cause une multitude de principes et de théories dérivés de cette loi.

La dynamique des corps en mouvement est un domaine qui repose fortement sur la première loi de Newton. Elle est utilisée pour expliquer presque tout ce qui est en mouvement, des planètes aux véhicules sur Terre. Une modification, même minime, de la compréhension de cette loi pourrait nécessiter une réévaluation de nombreuses théories et modèles basés sur cette dernière.

De plus, cela pourrait également influencer la manière dont la physique est enseignée. Les manuels, les programmes d’études et les méthodes pédagogiques pourraient nécessiter des ajustements pour intégrer cette nouvelle compréhension. En outre, les chercheurs pourraient être amenés à revoir des expériences passées ou à concevoir de nouvelles expériences pour tester et valider cette réinterprétation.

Réactions de la communauté scientifique

La remise en question d’une compréhension établie depuis longtemps, en particulier d’une loi aussi fondamentale que la première loi de Newton, est toujours susceptible de provoquer des remous dans la communauté scientifique. La nouvelle interprétation proposée par Hoek n’a pas fait exception à cette règle.

D’un côté, il y a ceux qui voient cette réinterprétation comme une simple curiosité académique. Pour eux, même si la traduction était erronée, la manière dont la loi a été appliquée en pratique n’a pas nécessairement été faussée. Ils arguent que les expériences, les observations et les applications basées sur cette loi ont produit des résultats cohérents et prévisibles. Ainsi, même si la formulation était imparfaite, elle a servi son objectif en fournissant un cadre de travail efficace pour les scientifiques.

D’un autre côté, il y a ceux qui considèrent cette découverte comme une opportunité de repenser et d’approfondir notre compréhension des lois du mouvement. Pour ces chercheurs et historiens, une erreur de traduction n’est pas anodine, car elle peut influencer la manière dont les concepts sont compris et enseignés. Ils estiment que cette réinterprétation pourrait conduire à de nouvelles perspectives, à des expériences innovantes et à une vision plus nuancée des travaux de Newton.

Source : Philosophy of Sience

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