Cette mousse contient un composé qui pourrait être un meilleur remède contre la douleur que le THC

cannabis THC hepatique PET
La plante hépatique (à gauche) ne procure pas les mêmes effets que le cannabis (à droite). | Université de Berne/Stefan Fischer (hépatique) et Shutterstock (cannabis)
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Des scientifiques suisses ont découvert qu’une certaine plante, ressemblant à de la mousse, serait encore plus efficace pour soulager la douleur que le cannabis. Cette plante toute simple est endémique de Nouvelle-Zélande et d’Australie, et elle appartient à un taxon spécifique d’hépatiques, aussi peu flatteur soit ce nom.

Depuis un peu plus de deux décennies, on sait que certaines hépatiques contiennent du perrottétinène (PET), un composé qui ressemble beaucoup au tétrahydrocannabinol (THC), l’ingrédient psychoactif que l’on trouve dans le cannabis. Cependant, bien qu’il existe de nombreuses preuves anecdotiques selon lesquelles les hépatiques peuvent vous procurer — légalement— un effet similaire à celui du cannabis, jusqu’à récemment, on ne savait rien de la pharmacologie réelle de ces plantes.

Des scientifiques de l’Université de Berne (Suisse), ont démontré pour la toute première fois à l’aide de modèles murins, que le principe actif de ce genre d’hépatique était similaire au THC. Si les résultats sont vérifiés, cela pourrait signifier qu’il existe une autre plante — autre que le cannabis — capable de produire une variante de ce cannabinoïde.

« Il est étonnant de constater que seules deux espèces de plantes, séparées par 300 millions d’années d’évolution, produisent des cannabinoïdes psychoactifs », explique l’auteur principal de l’étude, Jürg Gertsch, qui étudie la pharmacologie moléculaire du système endocannabinoïde à l’Université de Berne.

Vous aimerez également :
Le THC permettrait de réduire les lésions neurodégénératives impliquées dans la maladie d’Alzheimer

Les premières hépatiques ont émergé sous forme d’algues vertes, il y a environ 400 millions d’années, bien avant l’arrivée de plantes à fleurs plus avancées comme le cannabis. Même dans ce cas, la structure physique du PET ressemble étrangement à celle du THC : en réalité, mis à part sa forme tridimensionnelle et son groupe benzyle supplémentaire, les atomes individuels du PET sont liés selon un schéma très similaire.

En tant que tel, le PET peut facilement pénétrer dans le cerveau. Une fois sur place, les chercheurs ont découvert qu’il se fixait spécifiquement aux récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2, mais à des niveaux dix fois inférieurs à ceux du THC. Cela signifie que, bien que la substance psychoactive de l’hépatique en question semble offrir un certain nombre des mêmes avantages médicinaux que le THC, elle n’est pas assez puissante pour induire le même effet « euphorique ».

De plus, contrairement au THC, le PET inhibe également les prostaglandines du cerveau susceptibles de provoquer une inflammation. « Cette substance naturelle a un effet psychoactif plus faible et est en même temps capable d’inhiber les processus inflammatoires dans le cerveau », explique Andrea Chicca, qui effectue des recherches sur la découverte et le développement de médicaments à l’Université de Berne.

Un effet psychoactif plus faible n’est pas nécessairement une mauvaise chose. En fait, c’est tout le contraire : selon les scientifiques, cela pourrait rendre le composé beaucoup plus utile dans le domaine de la médecine. En comparant les effets médicinaux du PET et du THC, les chercheurs ont découvert que le PET permettait de mieux soulager la douleur et de réduire l’inflammation dans le cerveau. De plus, il générerait moins d’effets secondaires que le THC.

De plus, il s’agit d’une plante légale, ce qui signifie que les scientifiques peuvent étudier cette dernière sans se soucier des restrictions d’utilisation. Bien que les recherches concernant l’hépatique ne soient encore qu’à leurs débuts, les auteurs du nouveau document pensent être sur la bonne voie. « En comparaison directe, je pense que le perrottétinène est comme une meilleure version du THC », a déclaré Gertsch.

À présent, les scientifiques souhaitent effectuer des recherches supplémentaires ainsi que des études précliniques sur la substance psychoactive, dans le but de mieux pouvoir déterminer son effet sur les douleurs chroniques et inflammatoires.

Une affaire à suivre de près !

Sources : Science Advances, PhysOrg

Laisser un commentaire