Un médicament qui imite l’exercice physique pour perdre du poids et préserver les muscles

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La lutte contre l’obésité et les maladies métaboliques connexes prend une nouvelle direction avec le développement du SLU-PP-332 par des chercheurs de l’Université de Floride. Ce composé, simulant les bénéfices métaboliques et musculaires de l’exercice, a démontré une réduction significative de la masse grasse chez les souris tout en préservant la masse musculaire. Il incarne un espoir renouvelé dans le traitement de conditions liées à l’obésité, en visant à améliorer la santé métabolique et à prévenir les complications.

Face à la prévalence croissante de l’obésité à travers le monde — des millions de personnes, dont certains souffrant de complications graves telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires, la nécessité de solutions médicales efficaces n’a jamais été aussi pressante.

C’est dans cette optique que s’inscrit le développement du SLU-PP-332, un médicament expérimental qui simule les effets bénéfiques de l’exercice physique sur le métabolisme. Issu de recherches approfondies menées par l’Université de Floride, il ouvre des perspectives nouvelles dans le traitement de l’obésité et des maladies métaboliques. Les premiers tests sur les souris induisent une perte de poids et une augmentation de l’endurance sans modification de l’appétit ou du niveau d’activité physique, ainsi qu’une prise/préservation de la masse musculaire préservée. L’étude est publiée dans la revue Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics.

Quel est le mécanisme d’action de ce traitement miracle ?

Le SLU-PP-332 appartient à une classe de molécules connue sous le nom de « mimétiques de l’exercice », qui procure certains des avantages de l’exercice sans devoir augmenter l’activité physique. Il fonctionne en ciblant des récepteurs spécifiques dans le corps, plus précisément des récepteurs liés aux œstrogènes (EER). Ces récepteurs jouent un rôle crucial dans l’activation des voies métaboliques qui sont normalement stimulées par l’exercice physique, conduisant à une augmentation de la dépense énergétique et à l’oxydation des acides gras. L’oxydation des acides gras est un processus métabolique essentiel où les acides gras sont décomposés pour produire de l’énergie.

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Graphique résumant les effets du médicament. © T. Burris et al., 2023

Le professeur Thomas Burris de l’Université de Floride, auteur principal de l’étude, explique dans un communiqué : « Ce composé demande essentiellement aux muscles squelettiques d’effectuer les mêmes changements que ceux observés lors d’un entraînement d’endurance ».

En activant ces voies métaboliques, le SLU-PP-332 permet de réduire l’accumulation de masse grasse dans le corps et favorise la masse musculaire maigre, même en l’absence de changement dans le régime alimentaire ou le niveau d’activité physique. Cela a été démontré dans des études sur des souris, où celles traitées avec le médicament ont montré une réduction significative de la masse grasse et une amélioration de la sensibilité à l’insuline, un facteur clé dans la régulation de la glycémie.

Essais murins : des résultats surprenants

Les essais du SLU-PP-332 ont révélé des résultats remarquables concernant la perte de poids et l’endurance. Des souris obèses traitées deux fois par jour pendant un mois ont accumulé 10 fois moins de graisse que les souris non traitées et ont eu une perte de 12% de leur poids corporel. Burris déclare : « Ils consomment plus d’énergie simplement pour vivre normalement ».

Dans un autre article publié en mars dans la revue ACS Chemical Biology, les chercheurs ont rapporté qu’ils avaient conçu avec succès le SLU-PP-332 pour stimuler l’activité des ERR. Ils ont également observé que le composé permettait aux souris de poids normal de courir 70% plus longtemps et 45% plus loin que les souris ne recevant pas le médicament.

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Résultats de la prise du médicament chez des souris obèses. © T. Burris et al., 2023

Cette augmentation de l’endurance est particulièrement significative, car elle indique que le médicament peut non seulement réduire le poids corporel, mais également améliorer la condition physique générale, un aspect crucial de la santé métabolique. Ces améliorations de l’endurance et de la condition physique sont d’autant plus pertinentes qu’elles ont été observées sans modifications du régime alimentaire ou du niveau d’activité physique des souris.

Un espoir thérapeutique pour des millions de personnes

L’amélioration de la sensibilité à l’insuline et la réduction de la masse grasse sont particulièrement pertinentes pour le traitement de conditions telles que l’obésité et le diabète de type 2, où la régulation du métabolisme des glucides et des lipides est souvent altérée.

Ces découvertes sont porteuses d’espoir, surtout pour les individus dont la capacité à faire de l’exercice est limitée en raison de conditions de santé préexistantes ou de limitations physiques. Pour ces personnes, le SLU-PP-332 pourrait offrir une alternative viable pour améliorer la santé métabolique, réduire le poids corporel et diminuer le risque de maladies liées à l’obésité, sans les contraintes et les difficultés associées à l’exercice physique régulier.

De plus, Burris souligne que ce médicament présente également un potentiel considérable dans la préservation de la masse musculaire, un enjeu crucial lors de processus tels que la perte de poids et le vieillissement. En effet, la perte de masse musculaire est une conséquence inévitable du vieillissement et de la perte de poids. Il ajoute : « Cela pourrait permettre aux gens de rester en meilleure santé à mesure qu’ils vieillissent ». Dans d’autres travaux que le laboratoire Burris est sur le point de publier, les chercheurs ont constaté que le composé peut également traiter l’insuffisance cardiaque en renforçant le muscle cardiaque.

Jusqu’à présent, le médicament n’a provoqué aucun effet secondaire grave. Les scientifiques envisagent donc de poursuivre leurs recherches en se concentrant sur l’optimisation de la structure du SLU-PP-332 pour maximiser son efficacité et sa sécurité.

Source : Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics

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