COVID : le variant JN.1 aurait plus de facilité à infecter les poumons

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Alors que le monde semble reprendre son souffle après des années de lutte contre la COVID-19, un nouveau variant du virus, nommé JN.1, issu de la souche BA.2.86, suscite de nouvelles inquiétudes. Ce variant, qui a émergé pour la première fois en août 2023, se distingue par sa capacité accrue à infecter les cellules pulmonaires, évoquant des souvenirs du redoutable variant Delta de 2021.

La pandémie de COVID-19, qui a débuté fin 2019, continue de présenter des défis avec l’émergence de nouveaux variants du SARS-CoV-2. Parmi eux, JN.1, issu de la souche BA.2.86, a récemment attiré l’attention des chercheurs et des autorités sanitaires. Identifié pour la première fois en août 2023, ce variant a récemment été étudié par des scientifiques de l’Ohio State University, et leurs découvertes ont été publiées dans la revue Cell.

Cette étude apporte un certain éclairage sur les caractéristiques de JN.1, notamment sa capacité à infecter les cellules pulmonaires et son interaction avec les anticorps induits par les vaccins actuels, posant ainsi des questions cruciales sur la gestion de la pandémie et les stratégies de prévention à adopter.

Propagation et caractéristiques de JN.1

JN.1, une mutation du variant BA.2.86, a rapidement évolué pour devenir une préoccupation majeure dans la gestion de la pandémie de COVID-19. En janvier 2024, les Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (CDC) ont rapporté que JN.1 constituait environ 62 % des cas de COVID-19 à l’échelle mondiale, une hausse notable par rapport aux semaines précédentes.

Cette augmentation rapide de la prévalence de JN.1 suggère une transmissibilité élevée, dépassant celle des variants précédents. Cette propagation fulgurante interpelle les chercheurs et les professionnels de santé sur la possibilité que JN.1 puisse être associé à des formes plus graves de la maladie, bien que des données supplémentaires soient nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

D’autre part, les recherches menées par l’Ohio State University ont apporté des éclaircissements importants sur les caractéristiques de BA.2.86, le prédécesseur de JN.1. Shan-Lu Liu , auteur principal de l’étude, explique dans un communiqué : « BA.2.86 semble avoir un pouvoir infectieux accru des cellules épithéliales pulmonaires humaines par rapport à toutes les variantes omicrons, c’est donc un peu inquiétant. Et, conformément à son pouvoir infectieux, il a également une activité de fusion accrue avec les cellules épithéliales pulmonaires humaines ».

Panke Qu, auteur principal, ajoute : « La préoccupation est de savoir si cette variante, ainsi que ses descendants, dont JN.1, auront ou non une tendance accrue à infecter les cellules épithéliales pulmonaires humaines, similaires au virus parental qui a lancé la pandémie en 2020 ». 

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Le variant BA.2.86 et ses mutations préoccupantes. © P. Qu et al., 2024

Cette particularité est inquiétante, car elle pourrait favoriser une pénétration plus efficace et potentiellement plus dommageable du virus dans les poumons, entraînant ainsi des symptômes plus sévères. Ces découvertes soulignent l’importance de surveiller de près l’évolution de JN.1 et de ses impacts potentiels sur la santé publique.

Réponse immunitaire et mesures de prévention

Néanmoins, l’efficacité des vaccins bivalents à ARNm contre le variant BA.2.86, précurseur de JN.1, représente une lueur d’espoir dans la lutte contre la pandémie. Ces vaccins, conçus pour cibler plusieurs souches du virus, ont démontré une capacité significative à neutraliser BA.2.86, malgré son infectiosité élevée.

Toutefois, il est important de noter que l’immunité naturelle, acquise suite à des infections par des variants antérieurs comme XBB.1.5, semble moins robuste face à BA.2.86. Cette observation met en évidence la nécessité de ne pas se reposer uniquement sur l’immunité naturelle et de poursuivre activement les campagnes de vaccination et de rappels pour assurer une protection optimale contre les variantes émergentes, comme le recommandent les autorités sanitaires, y compris les CDC.

La vaccination régulière et les rappels constituent la pierre angulaire de cette stratégie, complétée par des tests en cas de symptômes ou après une exposition au virus. Par ailleurs, des mesures complémentaires telles que l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et le port de masques dans les espaces à haut risque restent essentielles pour limiter la propagation du virus.

L’importance de la surveillance continue et de l’adaptation des stratégies

La surveillance continue des variants du SARS-CoV-2, en particulier de JN.1, est devenue une priorité absolue pour les scientifiques et les autorités de santé publique. Cette vigilance accrue est motivée par la crainte que JN.1, ainsi que ses éventuels descendants, ne manifeste une propension à infecter plus efficacement les cellules pulmonaires, comme déjà mentionné.

Cette préoccupation est d’autant plus pertinente que les infections pulmonaires sévères sont souvent associées à des taux de mortalité plus élevés et à des complications à long terme. La surveillance implique non seulement le suivi de la propagation et de l’impact de JN.1, mais aussi l’analyse de ses mutations pour anticiper et comprendre les changements dans sa pathogénicité et sa transmissibilité. Cette démarche est essentielle pour ajuster les mesures de santé publique et pour informer la population sur les meilleures pratiques de prévention.

Parallèlement, les chercheurs se concentrent sur l’étude de la recombinaison virale, un processus par lequel le virus peut acquérir de nouvelles mutations ou combiner des segments génétiques de différents virus. Ce phénomène peut conduire à l’émergence de variants avec des capacités d’évasion immunitaire améliorées ou une pathogénicité accrue. Comprendre ces mécanismes est vital pour développer des stratégies de lutte efficaces, y compris l’ajustement des vaccins existants ou le développement de nouveaux traitements.

Source : Cell

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