Nouvelle explosion pour SpaceX : le SN9 s’écrase à l’atterrissage

explosion prototype SN9 spaceX
| SpaceX/YouTube
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Il aurait dû avoir lieu il y a plusieurs jours, mais pour une raison non communiquée, la Federal Aviation Administration s’était opposée au vol d’essai du prototype SN9 de Starship. C’est donc hier que SpaceX a finalement eu l’autorisation de lancer son vaisseau spatial depuis ses installations de Boca Chica, au Texas. Malheureusement, l’engin s’est écrasé au sol à l’atterrissage, tout comme son prédécesseur, testé au mois de décembre.

La gigantesque fusée a décollé juste avant 15h30 (heure locale), s’est élevée à une dizaine de kilomètres d’altitude, avant d’amorcer sa descente en basculant à l’horizontale — une manœuvre impressionnante qui s’était déjà déroulée sans encombre lors du précédent vol d’essai. En décembre, la « chute » s’était toutefois terminée en une gigantesque explosion, à cause d’un freinage insuffisant.

Même dénouement pour le SN9 : la fusée a explosé en une énorme boule de feu à l’atterrissage ; mais contrairement au SN8, il semble que l’engin ait rencontré des difficultés pour rebasculer à la verticale. Cependant, tout comme le précédent, cet essai n’apparaît pas réellement comme un échec : « Nous avons encore eu un excellent vol. Nous devons juste travailler un peu sur l’atterrissage », a commenté un spécialiste de SpaceX en direct.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Un scénario quasi identique au test précédent

Le PDG de SpaceX, Elon Musk, n’a pour le moment pas commenté l’événement. Quelques heures avant le lancement, il avait d’ailleurs annoncé sur Twitter qu’il s’éloignerait de ce réseau social pour un temps. Rappelons que le Starship est un vaisseau spatial conçu comme un véhicule polyvalent, destiné à transporter du fret et des passagers sur la Station spatiale internationale, sur la Lune, puis sur Mars. Elon Musk avait également évoqué la possibilité de réaliser des vols suborbitaux intercontinentaux commerciaux, qui permettraient de voyager à travers le globe en un temps record, ou encore « un nettoyage de l’espace » (les vaisseaux vides pourraient collecter des débris orbitaux avant leur retour sur Terre).

Le tout premier prototype complet de ce vaisseau a été achevé en septembre 2019. Le principal atout de l’engin est d’être complètement réutilisable (réduisant largement les coûts de lancement d’une fusée). En outre, le lanceur doit atterrir sur son pas de tir, permettant d’enchaîner les décollages relativement rapidement. C’est l’étape qui semble la plus difficile à maîtriser selon les derniers tests… Le SN10 étant déjà quasiment prêt à décoller, il ne faudra probablement pas longtemps avant que SpaceX effectue une nouvelle tentative ; mais pour le moment, la société n’a pas donné de plus amples informations.

Ces explosions successives ne sont pas nécessairement de mauvais augure. En 2019, la capsule Crew Dragon conçue par la société avait elle aussi explosé lors d’un test. Or, ce véhicule spatial est aujourd’hui parfaitement fonctionnel et a déjà permis à de nombreux astronautes de se rendre sur la Station spatiale internationale (ISS) et d’en revenir. Le projet Starship est vraiment ambitieux et la conception du vaisseau ne pouvait évidemment pas se dérouler sans difficultés.

Pourquoi cette nouvelle explosion ? Lors de la manœuvre de basculement, deux moteurs Raptor sont censés se rallumer pour faire pivoter le vaisseau en position verticale, puis le ralentir jusqu’à l’arrêt complet. Or, il semble que dans le cas de SN9, l’un de ces deux moteurs a pris beaucoup trop de temps à se rallumer, puis s’est éteint immédiatement après ; l’unique moteur restant était insuffisant pour effectuer la manœuvre, d’où le crash final. SpaceX n’a pour le moment pas révélé la cause exacte de ce dysfonctionnement.

L’événement ne va certainement pas décourager les efforts de la société ; plusieurs autres prototypes sont en cours de construction. Elon Musk espère bien tenir le planning annoncé, à commencer par un premier vol suborbital du Starship dès cette année, puis un premier voyage vers Mars en 2024.

Si vous n’avez pas pu suivre le vol en direct, voici les images fournies par SpaceX. On peut également apercevoir le prochain prototype, le SN10, qui a déjà rejoint son homologue sur la plateforme de lancement :

 

Une année marquée par les débuts du tourisme spatial

En attendant, SpaceX prévoit pour la fin de l’année d’embarquer quatre civils à bord du Crew Dragon, qui sera lancé par une fusée Falcon 9. Ce voyage en orbite autour de la Terre devrait durer deux à quatre jours et s’achèvera au large des côtes de la Floride. Cette mission particulière, baptisée Inspiration4, constituera la toute première mission spatiale entièrement civile ! Il est bien entendu prévu que les participants — parmi lesquels le milliardaire Jared Isaacman, PDG de l’entreprise Shift4 Payments — bénéficient d’une formation pour se familiariser avec les combinaisons spatiales, apprendre à se déplacer en apesanteur et gérer certaines situations d’urgence.

L’objectif est avant tout caritatif : Isaacman a annoncé qu’il comptait utiliser ce voyage privé pour collecter 200 millions de dollars (soit environ 165 millions d’euros) pour l’hôpital St Jude de Memphis, qui effectue des recherches sur les maladies infantiles. Les places restantes sont mises en jeu sous forme d’un tirage au sort (ouvert aux habitants des États-Unis uniquement), auquel il est possible de participer via un don à la fondation St Jude. L’identité des heureux participants sera dévoilée dans les semaines à venir.

En parallèle, SpaceX continuera d’assurer cette année des missions habitées standards à destination de l’ISS. Thomas Pesquet fera d’ailleurs partie de l’une de ces missions, au mois d’avril ; il deviendra dès lors le premier Européen à embarquer à bord du Crew Dragon.

Source : SpaceX

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