De la formation à la pratique : comment la France prépare-t-elle ses futurs médecins ?

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Face à une tension grandissante sur le système de santé, la France repense sa formation médicale initiale. L’enjeu est de moderniser l’éducation face aux besoins contemporains et prévisionnels du domaine. En diversifiant les profils médicaux et en élargissant le vivier de professionnels formés, cette réforme aspire à une excellence renouvelée des soins. Les retombées escomptées sont multiples : mieux desservir les territoires en manque, optimiser les dépenses et promouvoir une santé plus juste pour chacun.

Depuis l’aube du nouveau millénaire, le système de santé français, jadis auréolé d’une première place mondiale par l’OMS, traverse des turbulences mises en lumière par l’Institut Montaigne. Le vieillissement démographique accroît les besoins en soins. Les services d’urgence sont fréquemment saturés, les mouvements de grève déplorant des conditions de travail tendues. La pandémie de COVID-19 a aggravé cette fragilité, révélant les défis endémiques des services d’urgence français.

Le déficit de médecins en France est palpable. Les hôpitaux peinent face à ce manque récurrent. Il est à noter que l’Île-de-France voit près de 95% de ses territoires manquer cruellement de généralistes.

Devant cette montée des enjeux, la formation des médecins de demain est cruciale. En effet, l’initiation pré-médicale en France était souvent décriée pour sa rigueur excessive et son inadéquation aux exigences évolutives du système. D’après Sciences Po, la nouvelle réforme ambitionne de diversifier les aspirants médecins tout en les armant mieux face aux enjeux actuels.

Un nouvel horizon pour les études médicales

La réforme de 2019 a esquissé un nouveau paysage pour les études de santé en France. En réponse à une crise persistante et un impératif d’adaptation, elle a instauré des changements notoires. Selon Sciences Po, l’optique est de diversifier les candidatures et de gonfler les rangs des apprentis médecins.

Cette refonte s’est traduite par l’émergence de deux parcours d’accès : le PASS (Parcours Accès Spécifique Santé) et le L.AS (Licence avec option Accès Santé). Le PASS, d’une durée d’un an, cible exclusivement les études de santé, alors que le L.AS ouvre aux étudiants d’autres domaines la voie vers la médecine après un cycle de licence.

En parallèle, nombre d’universités ont inauguré des « prépas médecine », programmes intensifs pour anticiper la rigueur de ces voies. Fait marquant, le numerus clausus, jauge fixe des admissions en deuxième année, cède sa place au numerus apertus. Désormais, chaque université détermine ses admissions selon ses capacités et les besoins locaux, assurant une réponse affinée aux impératifs sanitaires régionaux.

Des préparations pour des études exigeantes

La préparation médicale en France, reconnue pour sa rigueur, pèse sur bien des étudiants. Son coût s’est alourdi, notamment avec l’essor des prépa médecine privées. Cette inflation répond à une sélection accrue et à la fin de la possibilité de redoubler.e

La prépa médecine, rigoureuse, anticipe la première année du cursus (PASS). Outre un soutien sur mesure, elle propose des cours, des examens simulés et des QCM. Pour briller en médecine, le talent ne suffit pas ; motivation et méthodologie priment. Ces préparations se révèlent donc essentielles pour ceux désireux d’intégrer ce monde. Elles boostent les chances d’admission grâce à un soutien académique et méthodologique.

Le spectre des déserts médicaux

Les « déserts médicaux » hantent le paysage sanitaire français. Ces territoires, souvent isolés, peinent à attirer les professionnels de santé. Dans certaines zones, la recherche d’un médecin s’apparente à un parcours du combattant. Outre la contrainte géographique, ce manque engendre des retards dans les soins, aggravant parfois les pathologies.

Plus alarmant encore, la France affiche l’un des ratios médecins/population les plus bas d’Europe. Cette carence s’explique notamment par les départs en retraite non compensés, le désintérêt pour certaines spécialités et des conditions de travail parfois ardues.

Former plus, mais surtout mieux

Selon un papier de Globe echo, certains politiques préconisent une hausse de 30% des admissions médicales. Pourtant, la clé n’est pas que quantitative. La refonte organisationnelle est primordiale.

Longtemps hospitalocentré, notre système de santé doit s’ouvrir à des modèles alternatifs. L’orientation des formations, majoritairement axée sur l’hôpital, justifie cette tendance. À cela s’ajoutent un financement peu propice à la synergie des acteurs et un historique où la médecine de ville pâtissait d’un moindre prestige.

Une nouvelle formation médicale doit alors valoriser les médecines de proximité et mettre l’accent sur une prise en charge globale du patient, loin du seul prisme hospitalier. C’est la piste que semble explorer la France avec ces réformes récentes.

La réforme de la formation médicale en France était attendue et nécessaire. Elle se veut une réponse à un ensemble de défis, de la démographie médicale à la qualité des soins. Si l’objectif est louable, l’avenir dira si ces changements étaient suffisants et pertinents pour restaurer un système de santé robuste et répondant aux besoins de tous.

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