Le réchauffement climatique lié aux énergies fossiles pourrait causer 1 milliard de décès d’ici 2100

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Révélation alarmante : des chercheurs estiment que si le réchauffement climatique atteint 2 °C d’ici 2100, les industries gazière et pétrolière seront responsables du décès d’environ 1 milliard de personnes issues des communautés les plus vulnérables. Cela équivaudrait à des homicides involontaires par les populations les plus riches, contrôlant ces industries. En effet, malgré les avertissements concernant leur impact sur l’environnement, les émissions de CO2 liées aux combustibles fossiles ne cessent d’augmenter pour des raisons économiques et géopolitiques.

Les scientifiques ont estimé avec 95% de confiance que le changement climatique d’origine anthropique pourrait avoir des conséquences dramatiques et potentiellement irréversibles sur l’environnement, l’humanité et l’économie. Pourtant, malgré les avertissements et les impacts devenant toujours plus évidents, les niveaux de CO2 dans l’atmosphère ne cessent d’augmenter au niveau mondial. Une grande partie de ces émissions provient des industries pétrolière et gazière, contrôlées par les entreprises parmi les plus puissantes au monde. Pour des raisons économiques ou stratégiques, la majorité des systèmes politiques hésitent alors à adopter des solutions adéquates pour limiter la dépendance aux énergies fossiles.

D’un autre côté, on pourrait penser que les avertissements ne sont peut-être pas assez explicites pour inciter aux actions concrètes en faveur de la transition énergétique. Joshua Pearce, chercheur à l’Université Western Ontario, explique que « les chiffres sur l’énergie, comme les mégawatts, signifient quelque chose pour les ingénieurs en énergie comme moi, mais pas pour la plupart des gens. De même, lorsque les climatologues parlent des émissions de dioxyde de carbone en parties par millions, cela ne veut rien dire pour la plupart des gens. Quelques degrés d’augmentation moyenne de la température ne sont pas non plus intuitifs ».

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Dans le cadre de la nouvelle étude, publiée dans la revue Energies, Pearce et ses collègues estiment qu’en réadaptant le langage ainsi que les mesures associées au réchauffement climatique, davantage de décideurs politiques et économiques seraient plus enclins à comprendre les impacts négatifs de la dépendance aux énergies fossiles et à adopter des mesures adéquates. Les experts suggèrent alors d’estimer les pertes humaines attendues — ce qui est bien plus parlant pour tout le monde — dans l’espoir de mener à une prise de conscience plus étendue.

Un scénario à 1 milliard de victimes

Le réchauffement climatique peut causer des pertes humaines de manière directe et indirecte. Parmi celles directes figurent par exemple les vagues de chaleur, causant des milliers de décès chaque année. Celles indirectes incluent la sécheresse, les pertes agricoles, les conditions météorologiques extrêmes (autres que la chaleur), les feux de forêt… Ces phénomènes peuvent exacerber la famine ainsi que les problèmes de santé publique, tels que l’émergence de nouvelles épidémies. Dans leur ensemble, ces différents facteurs menacent la vie de milliards de personnes dans le monde, surtout les plus vulnérables (économiquement).

Des scientifiques ont antérieurement conçu une méthode de calcul surnommée « règle des 1000 tonnes », évaluant les pertes humaines liées aux émissions de carbone. Selon cette règle, il est estimé qu’un décès prématuré se produit à chaque fois que l’on brûle 1000 tonnes de carbone. Ainsi, la combustion d’un trillion de tonnes de carbone fossile, engendrant un réchauffement total de 2 °C ou plus, pourrait provoquer 1 milliard de pertes humaines réparties sur une période d’environ un siècle. Les 180 études analysées par l’équipe de Pearce convergent toutes vers ce scénario. « Une telle mort massive est clairement inacceptable. À mesure que les prévisions des modèles climatiques deviennent plus claires, le mal que nous causons aux enfants et aux générations futures peut de plus en plus être attribué à nos actions », déclare Pearce.

À savoir qu’avant 2022, l’humanité avait déjà brûlé environ 0,6 trillion de tonnes de carbone fossile, provoquant une hausse de 1,2 °C des températures mondiales par rapport à l’ère préindustrielle. Cette augmentation passera à 2 °C en 2100, en vue du rythme d’extraction/consommation actuel de combustibles fossiles. Si l’on consommait les 5 trillions de tonnes de carbone fossile restants dans la croûte terrestre, les températures grimperaient en flèche, augmentant de 10 °C au total.

Un besoin de politiques plus agressives

Les résultats de la nouvelle étude soulignent le besoin urgent de réformer les politiques énergétiques actuelles et d’amorcer des actions fermes et concrètes. Les experts de l’Université Western Ontario suggèrent même d’adopter des politiques plus agressives, en vue du nombre de victimes potentielles. « Le réchauffement climatique est une question de vie ou de mort pour un milliard de personnes. La transition énergétique devra donc beaucoup changer, beaucoup plus vite, à partir de maintenant », estime Pearce.

Les experts proposent plusieurs solutions dans ce sens :

  • Améliorer la conservation, l’efficacité et les modes de consommation énergétique. Cela pourrait être soutenu par des programmes gouvernementaux dédiés aux consommateurs œuvrant dans le secteur de l’industrie, de l’agriculture et du transport. Les consommations résidentielles et domestiques doivent également être incluses dans ces programmes.
  • Il est également essentiel de remplacer totalement les carburants fossiles par des carburants et des énergies à faible ou sans empreinte carbone (hydrogène, électricité, …), issus de sources renouvelables telles que la géothermie ou le photovoltaïque. Ces énergies vertes doivent être mises à l’échelle et être accessibles pour le plus grand nombre.
  • Les technologies de séquestration de carbone doivent être développées et appliquées. Les solutions de capture naturelles telles que la reforestation et l’agriculture régénérative doivent prendre plus d’ampleur.
  • Les chercheurs de la nouvelle étude suggèrent également de remplacer les subventions carbone par des taxes carbone, une solution potentiellement plus adaptée pour accélérer la transition énergétique.

Pour l’heure, malgré les grandes avancées en matière de technologies énergétiques vertes, les actions concrètes en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation peinent à être appliquées ou à générer des impacts positifs tangibles. Un récent rapport a par exemple révélé que les crédits carbone (issus de projets de conservation forestière) établis par la convention REDD+ sont loin de compenser les émissions des grandes entreprises et des particuliers qui les adoptent.

Source : Energies

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