Régimes cétogène (kéto) et paléo : les plus mauvais pour la santé et pour l’environnement, selon une étude comparative

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Pour des causes environnementales ou des raisons de santé, différents régimes alimentaires sont largement adoptés pour leurs supposés bienfaits. Ces derniers font cependant souvent objet de débats. Les résultats d’une nouvelle étude ont révélé que les régimes cétogène (ou kéto) et paléo, très populaires chez les Américains, étaient au plus bas de l’échelle en matière de qualité nutritionnelle et au plus haut des émissions de carbone. La palme du meilleur régime pour notre planète et pour notre santé revient au végétalisme, au végétarisme et au pescétarisme. Ce dernier serait d’ailleurs le meilleur pour la santé, et suggère que l’on pourrait préserver l’environnement sans forcément se passer complètement de viande.

D’après les Nations-Unies, 34% des émissions de gaz à effet de serre proviendraient du système de production alimentaire. De grandes quantités de carbone sont chaque jour rejetées sur toute la chaîne de valeur de cette production, allant notamment du système d’agriculture ou d’élevage jusqu’aux systèmes de transport acheminant les produits jusqu’au consommateur. D’un autre côté, les scientifiques ont mis en lumière les effets néfastes d’un mauvais régime alimentaire sur la santé. Manger trop gras et trop sucré est par exemple étroitement lié à divers syndromes métaboliques, tels que le diabète et l’obésité.

Dans l’objectif de manger sainement tout en préservant l’environnement, différents régimes toujours plus populaires ont vu le jour au cours des dernières décennies. Parmi les plus adoptés figurent les régimes végétalien, cétogène et paléo. Le premier est connu pour proscrire tout produit issu d’animaux, tandis que le deuxième préconise tout ce qui est riche en graisses (viandes grasses, avocats, produits laitiers, beurres ou huiles de noix, etc.), tout en limitant toutes sources de glucides (riz, pâtes et autres féculents). Le régime paléo quant à lui s’approche du régime que l’on aurait eu au paléolithique, comme son nom l’indique, et ne comprend que de la nourriture non transformée.

Différentes recherches se sont penchées sur les avantages de ces régimes sur la santé, mais rares encore ont évalué leurs empreintes carbone. La plupart des bases de données sur les productions agricoles écologiques n’analysent en effet qu’individuellement les empreintes carbone de différents produits alimentaires (bruts ou transformés). La nouvelle étude, dirigée par l’École de santé publique et de médecine tropicale de l’Université de Tulane en Nouvelle-Orléans (États-Unis), serait la première à évaluer les empreintes carbone des régimes cétogène et paléo.

Les experts de la nouvelle étude soupçonnent particulièrement ces deux régimes d’avoir des effets néfastes sur l’environnement, car ils sont tous deux riches en viandes. La production de viande de bœuf est notamment responsable de 20 fois plus d’émissions carbone que la production de légumineuses et de noix. De plus, ces régimes seraient davantage autoconçus et autoadoptés, sans l’avis de véritables experts en nutrition.

Préserver l’environnement sans se passer de viande ?

Parue dans la revue American Journal Of Clinical Nutrition, la nouvelle étude s’est basée sur les données concernant les régimes alimentaires de plus de 16 000 adultes américains. Leurs scores nutritionnels ont été évalués selon des valeurs ponctuelles dérivées de l’indice fédéral d’alimentation saine aux États-Unis. Les informations sur l’empreinte carbone de chaque régime ont été évaluées selon une base donnée appelée DataField.

Les analyses des chercheurs ont révélé qu’en tête de liste, en matière d’émissions carbone, le régime cétogène génère près de 3 kilogrammes de carbone pour 1000 calories consommées. Juste derrière se place le régime paléo, qui émet 2,6 kilogrammes de carbone pour 1000 calories. Tout en bas de la liste se situe le régime végétalien, qui n’en génère que 0,7 kilogramme pour la même quantité calorique.

Fait intéressant, le régime pescétarien, donnant la priorité aux protéines issues des fruits de mer, suivrait directement le végétalisme et le végétarisme en matière d’empreinte carbone réduite. Obtenant les meilleurs résultats pour la qualité nutritionnelle, ce régime constituerait le bon équilibre entre le désir de manger sain et la protection de l’environnement. « Nos recherches montrent qu’il existe un moyen d’améliorer votre santé et votre empreinte carbone sans renoncer complètement à la viande », souligne Diego Rose, professeur de nutrition et directeur du programme nutrition à l’École de santé publique et de médecine tropicale de l’Université de Tulane, et auteur principal de la nouvelle étude.

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Classement de différents régimes, selon leur empreinte carbone et leur qualité nutritionnelle. © Université de Tulane

Concernant la qualité nutritionnelle, le pescétarisme se place au-dessus du végétalisme, tandis que les régimes cétogènes et paléo seraient les plus mauvais. Le régime omnivore – adopté par 86% des participants à l’étude – se situerait exactement au milieu du peloton, en termes qualitatif et écologique.

Il faut néanmoins garder à l’esprit que cette étude est relativement limitée, étant donné qu’elle ne concerne que les États-Unis. En effet, étant donné que l’accessibilité d’un produit peut constituer un facteur majeur pour son empreinte carbone, les résultats de cette évaluation pourraient être différents pour d’autres régions du monde. Certaines n’ont par exemple accès aux produits de la mer que par le biais d’importations. L’empreinte carbone d’un régime végétarien ou pescétarien serait ainsi beaucoup plus élevée.

Source : The American Journal Of Clinical Nutrition

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