Les trous de ver annulaires pourraient permettre l’impossible : le voyage dans le temps

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Les trous de ver, des structures théoriques de l’espace-temps, pourraient selon certaines théories servir de portails vers d’autres univers ou permettre le voyage dans le temps. Les « trous de ver annulaires », des variantes composées de matière exotique à énergie négative, permettraient aussi de tels voyages selon certains chercheurs. Bien que l’existence de cette matière reste hypothétique, l’étude de ces structures pourrait nous apporter des réponses sur certains phénomènes cosmiques encore peu compris à ce jour.

Les trous de ver sont des entités fascinantes qui défient notre compréhension traditionnelle de l’espace et du temps. Souvent associés aux trous noirs, ces structures sont en réalité bien plus complexes et intrigantes. Là où un trou noir est une région de l’espace-temps d’où rien ne peut s’échapper, un trou de ver est une sorte de « raccourci » à travers l’espace-temps, reliant deux points distants de l’univers.

Récemment, une étude innovante a jeté un nouvel éclairage sur une variante spécifique de ces structures, les « trous de ver annulaires ». En s’appuyant sur la théorie de la matière exotique à énergie négative, cette recherche suggère que ces entités pourraient non seulement servir de portails vers d’autres univers, mais aussi permettre le voyage dans le temps. Si ces résultats sont confirmés, ils pourraient avoir des implications profondes pour notre compréhension de l’univers et du temps lui-même. L’étude est publiée dans la revue Physical Review D.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Trous de ver : des portails complexes de l’espace-temps ?

Les trous de ver ne sont pas nécessairement des structures tridimensionnelles courbées, comme on pourrait l’imaginer. Théoriquement, ils pourraient être plats, ressemblant à une porte ou un portail menant à un autre lieu, voire à un autre univers. Cette idée remet en question notre perception traditionnelle des trous de ver (comme des tunnels courbés).

Ces structures, connues sous le nom de « trous de ver annulaires », ont été proposées pour la première fois en 2016. Elles sont constituées d’une chaîne de matière exotique à énergie négative. Cette matière exotique est un concept théorique qui défie notre compréhension de la matière telle que nous la connaissons. Elle possède une énergie négative, ce qui signifie qu’elle est à l’encontre de la tendance naturelle de l’énergie à être positive.

La possibilité de l’existence de matière exotique à énergie négative est due aux effets quantiques, qui régissent le comportement des particules à l’échelle la plus petite. Cependant, jusqu’à présent, nous n’avons détecté cette matière qu’en quantités extrêmement faibles. Sa présence en quantité suffisante pour former un trou de ver annulaire reste sujette à débat.

Le voyage dans le temps, une possibilité théorique

Andrei Zelnikov de l’Université de l’Alberta au Canada et Pavel Krtouš, de la Charles University de Prague, ont apporté une contribution significative à la compréhension des trous de ver. Ils ont calculé qu’un trou de ver annulaire pourrait, en théorie, permettre le voyage dans le temps. Cette idée repose sur la manipulation des champs gravitationnels à l’entrée et à la sortie du trou de ver.

Dans leur modèle, si l’entrée du trou de ver est placée dans un champ gravitationnel plus élevé que la sortie, les deux extrémités du trou de ver ne perçoivent pas le temps de la même manière. En effet, le temps s’écoulerait à une vitesse différente de chaque côté du trou de ver. C’est un phénomène connu sous le nom de dilatation temporelle gravitationnelle, un effet prédit par la théorie de la relativité générale d’Einstein.

La dilatation temporelle gravitationnelle est l’idée que le temps s’écoule différemment selon la force du champ gravitationnel. Plus le champ gravitationnel est fort, plus le temps semble ralentir. Ainsi, en manipulant les champs gravitationnels à l’entrée et à la sortie du trou de ver, il serait théoriquement possible de « voyager » dans le temps en passant par le trou de ver.

Cependant, il est important de noter que cette idée reste largement théorique. La création de tels champs gravitationnels, sans parler de la création d’un trou de ver lui-même, va bien au-delà de nos capacités technologiques actuelles. De plus, la matière exotique à énergie négative (nécessaire en quantités colossales pour maintenir ouvert un trou de ver) n’a été observée qu’en quantités infimes.

Les limites du voyage dans le temps

C’est pourquoi cette théorie comporte des limites importantes. L’une des plus notables est que le voyage dans le temps ne serait pas illimité. En effet, on ne pourrait jamais remonter le temps avant le moment où le trou de ver a été formé. De plus, le voyage dans le temps soulève de nombreux problèmes de paradoxes logiques, bien que ces paradoxes ne soient pas en contradiction avec les lois mathématiques.

La réalisation pratique de tels trous de ver pose également de nombreux défis. Il est incertain qu’il soit possible de créer une chaîne de matière exotique avec des champs de matière connus. Sans compter qu’il existe des indications que les effets quantiques pourraient immédiatement détruire toute structure permettant de voyager dans le temps.

Malgré ces obstacles, l’étude des trous de ver pourrait nous aider à comprendre comment fonctionnent les effets quantiques dans l’espace. En particulier l’étude des trous de ver annulaires, qui sont relativement simples par rapport aux trous de ver traditionnels. Ils pourraient notamment nous aider à comprendre pourquoi le voyage dans le temps semble interdit dans notre univers.

Source : Physics Review D

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