Un gramme d’oméga-3 par jour ralentirait le vieillissement de 8 % en moyenne

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Le vieillissement est un phénomène complexe, résultant de l’accumulation progressive de divers dommages au niveau moléculaire et cellulaire. Ce processus entraîne une altération progressive des fonctions physiologiques et une augmentation du risque de maladies, en particulier de maladies neurodégénératives. Face à cet enjeu, de nombreuses études se sont attachées à comprendre comment ralentir, voire inverser, ce processus naturel. C’est dans cette optique qu’une équipe de chercheurs suisses a récemment mené un essai clinique visant à prolonger la durée de vie en bonne santé en exploitant une approche « naturelle ». Leurs résultats montrent qu’une supplémentation quotidienne d’un gramme d’oméga-3 peut ralentir le vieillissement biologique de trois mois sur trois ans, soit un mois par an en moyenne (8 %).

Les acides gras se distinguent selon la présence ou l’absence de doubles liaisons dans leur structure biochimique. Les oméga-3, qui appartiennent à la famille des acides gras polyinsaturés (AGPI), possèdent plusieurs doubles liaisons, contrairement aux acides gras saturés.

Ces acides gras insaturés, que l’on retrouve principalement dans les poissons gras, les noix et les graines, sont depuis longtemps étudiés pour leur potentielle influence sur le vieillissement et le cerveau. Si les recherches menées sur des modèles animaux ont livré des résultats prometteurs, les études cliniques de grande ampleur sur l’être humain demeurent encore limitées.

C’est dans ce cadre que la clinicienne Heike Bischoff-Ferrari et le géroscientifique Steve Horvath, de l’Université de Zurich (Suisse), ont mené leur étude. Leur objectif était d’approfondir la compréhension des effets des oméga-3 sur le vieillissement et explorer leur potentiel thérapeutique.

Un ralentissement du vieillissement d’environ 8 %

Pour mener à bien leur recherche, les scientifiques ont analysé les données d’une cohorte de 777 participants issus de l’essai DO-HEALTH, un essai contrôlé randomisé multicentrique conçu pour favoriser la longévité en bonne santé. Son objectif était d’évaluer l’impact combiné de la prise de vitamine D et d’oméga-3, associés à un exercice physique quotidien, sur une période de trois ans.

Dans le cadre de DO-HEALTH, la clinicienne Bischoff-Ferrari et son équipe ont recruté 2 157 hommes et femmes âgés de 70 ans et plus, une population particulièrement exposée aux maladies chroniques. Les participants ont été sélectionnés dans sept villes suisses et européennes : Zurich, Genève, Bâle, Toulouse, Innsbruck, Berlin et Coimbra.

Les études précédentes issues de DO-HEALTH, dirigées par Heike Bischoff-Ferrari, avaient déjà mis en évidence l’effet bénéfique de la vitamine D, des oméga-3 et de l’exercice physique dans la réduction des infections et la prévention du cancer. « Ces résultats nous ont incités à mesurer l’influence directe de ces trois interventions sur le processus de vieillissement biologique des participants suisses de DO-HEALTH », explique la chercheuse dans un communiqué.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont utilisé des outils biologiques appelés horloges épigénétiques afin d’évaluer l’effet du vieillissement. Ces horloges permettent de mesurer les modifications chimiques de l’ADN, notamment la méthylation, et ainsi de quantifier l’écart entre l’âge chronologique et l’âge biologique. Quatre horloges épigénétiques ont été utilisées : trois de deuxième génération et une de troisième génération, cette dernière offrant une plus grande précision.

La cohorte de l’étude a été répartie en huit groupes recevant soit un gramme d’oméga-3 par jour, soit 2 000 UI (unités internationales) de vitamine D, soit un programme d’exercice physique de 30 minutes trois fois par semaine, soit une combinaison de ces interventions, pendant trois ans.

Un effet mesurable

Les résultats de l’analyse, publiés dans la revue Nature Aging, indiquent que trois horloges épigénétiques révèlent un ralentissement du vieillissement biologique de trois mois chez les participants ayant consommé quotidiennement des oméga-3. Une quatrième horloge met en évidence un effet encore plus marqué lorsque l’apport en oméga-3 est combiné à la vitamine D et à l’exercice physique, prolongeant le rajeunissement biologique jusqu’à quatre mois (toujours sur trois ans).

« Si l’effet peut sembler modeste – un rajeunissement de trois à quatre mois en trois ans – sur le long terme, cet effet pourrait jouer un rôle important dans la santé publique », estime Bischoff-Ferrari. Ces résultats s’inscrivent dans la continuité des conclusions précédentes de l’étude DO-HEALTH, qui avait déjà montré que la combinaison de ces trois interventions réduisait de 39 % le risque de pré-fragilité et de 61 % le risque de cancer.

L’équipe de recherche envisage désormais d’utiliser l’étude DO-HEALTH comme base pour identifier de nouveaux biomarqueurs du vieillissement. Toutefois, les chercheurs soulignent une limite importante : l’échantillon était exclusivement composé de participants suisses. Pour affiner leurs conclusions, ils prévoient d’étendre leur analyse à l’ensemble des participants de l’étude afin d’intégrer une plus grande diversité génétique et de modes de vie.

Source : Nature Aging

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