Vaccination en Israël : après la deuxième dose, l’efficacité semble correspondre aux promesses

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| Reuters/Ronen Zvulun
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Parce qu’il a mis en place une campagne de vaccination extrêmement rapide, Israël fait figure d’exemple pour le monde entier. À ce jour, près de 2,6 millions de personnes (sur un total d’environ 9 millions d’habitants) ont reçu au moins une dose du vaccin Pfizer-BioNTech. Selon les premières données, les individus ayant bénéficié des deux doses requises sont bel et bien protégés contre la COVID-19.

Maccabi, un organisme de santé israélien, a indiqué que moins de 0,01% des personnes ayant été vaccinées ont été infectées par le virus plus d’une semaine après la deuxième injection. Selon les résultats préliminaires, seules 20 personnes sur 128’600 à qui l’on avait administré deux doses de vaccin anti-COVID-19 ont contracté la maladie. Aucune nouvelle contamination ni aucun nouveau décès n’a été signalé dans les dernières 24 heures. Le vaccin de Pfizer-BioNTech semble donc tout aussi efficace que ce qu’avaient annoncé ses concepteurs fin 2020.

Les Israéliens ont commencé à recevoir les premiers vaccins de Pfizer dès le 19 décembre. À savoir que ce déploiement massif de vaccins s’est accompagné d’un troisième confinement national strict, entamé le 27 décembre (et qui doit se terminer au 31 janvier). Malgré ces mesures, le nombre de cas quotidiens peine à baisser, notamment en raison des récentes mutations du virus qui sont plus contagieuses. Les hauts responsables du ministère israélien de la Santé ont recommandé au Premier ministre Benyamin Netanyahou de prolonger le confinement général d’une semaine supplémentaire.

Une campagne qui porte ses fruits

Le duo Pfizer-BioNTech annonçait en décembre que son vaccin avait une efficacité de 95% ; le chiffre semble se confirmer aujourd’hui. Chaque semaine, Israël remonte au laboratoire les données de sa campagne de vaccination dans le cadre d’un accord de collaboration qui pourrait aider d’autres pays à affiner leurs propres déploiements de vaccins. Selon un bilan du ministère de la Santé publié ce lundi, près de 2,6 millions d’Israéliens ont reçu une première dose du vaccin, et environ 1,1 million ont reçu deux doses (contrairement à certains autres pays, Israël a choisi de conserver le délai recommandé entre les deux injections).

Ce taux de réussite est évidemment très encourageant pour le reste du monde, et les résultats communiqués sont d’autant plus encourageants que parmi les 20 personnes qui ont été infectées malgré le vaccin, aucune n’a présenté de symptômes graves alors qu’une dizaine d’entre elles souffrent pourtant de maladies chroniques. « Tous les patients ont souffert d’une maladie légère avec des symptômes tels que maux de tête, toux, faiblesse ou fatigue. Personne n’a été hospitalisé ou n’a souffert d’une fièvre supérieure à 38,5°C », selon une déclaration de l’organisme de santé Maccabi.

La plupart des vingt personnes infectées l’ont été suite à une exposition à un malade. Anat Ekka Zohar, directrice du département de l’information et de la santé numérique de Maccabi, a affirmé que ces patients sont surveillés de près par les services de santé, pour s’assurer que leurs symptômes ne s’aggravent pas avec le temps et qu’ils ne développent pas de complications dues à l’infection. Après l’annonce officielle de Maccabi, le ministère israélien de la Santé a rapporté de nouveaux chiffres, tout aussi positifs : seules 63 personnes sur 428’000 auraient contracté la COVID-19 après la deuxième injection du vaccin Pfizer.

Ces résultats préliminaires sont une bouffée d’oxygène pour Israël, qui connaît actuellement sa pire vague de contamination (il y a actuellement 6’800 cas en moyenne sur 7 jours). Le nombre de patients dans un état grave est toujours important (1154), faisant craindre une saturation des hôpitaux. Fort heureusement, selon une étude réalisée sur plus de 50’000 patients, les hospitalisations ont chuté de 60% parmi les personnes vaccinées âgées de plus de 60 ans.

Vaccination + confinement : la clé du succès ?

Depuis fin décembre, Israël vit un troisième confinement, qui s’est durci seulement une semaine après son entrée en vigueur : la plupart des écoles sont fermées (l’enseignement s’effectue à distance) et seules les activités considérées comme essentielles ne sont pas verrouillées. L’aéroport international est quant à lui fermé depuis lundi soir et tous les vols, excepté les vols d’urgence, sont annulés pour une durée encore indéterminée.

Des mesures strictes, difficiles à accepter pour une partie de la population : certains ultraorthodoxes s’opposent aux restrictions sanitaires et bravent le confinement, donnant lieu à de nombreux heurts avec les forces de l’ordre. Malgré une vaccination massive, il faut du temps pour que le sérum fasse effet ; c’est pourquoi Israël a décidé de confiner sa population. Résultat : le taux d’hospitalisation des personnes âgées commence à baisser, comme l’illustre ce graphique publié par Eran Segal, scientifique à l’Institut Weizmann des Sciences (Tel-Aviv).

Au cours du mois de janvier, un millier d’Israéliens sont décédés de la COVID-19 et aucune diminution significative du nombre de patients dans un état grave n’a été observée. Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, 358 patients sont actuellement placés sous respirateurs artificiels, un nombre record. Dans ce contexte, le déconfinement sera sans doute plus progressif que prévu. Dans un premier temps, seuls les commerces de proximité et les jardins d’enfants devraient rouvrir leurs portes. Puis, le nombre de patients dans un état grave conditionnera l’ouverture des autres activités les jours suivants.

Le président du centre du gouvernement local et maire de la ville de Modiin, Haim Bibbs, a déclaré par ailleurs que tout doit être fait pour permettre aux lycéens de passer leurs examens de fin d’année. Ainsi, depuis samedi, tous les lycéens en classe de première et terminale sont appelés à se faire vacciner contre le coronavirus : 150’000 doses de vaccin supplémentaires seront distribuées cette semaine dans le cadre de cette campagne, qui devrait concerner près de 250’000 élèves. Le ministère de la Santé a toutefois souligné que les personnes âgées de 50 ans et plus, ou souffrant de comorbidités, restaient prioritaires. Le vaccin est également accessible à toute personne de plus de 40 ans.

Israël visait à devenir le premier pays à atteindre l’immunité collective et si la vaccination continue à ce rythme, la totalité des Israéliens pourrait être vaccinée au printemps. Depuis le début de la pandémie, le pays enregistre près de 600’000 cas de contamination et 4478 décès dus au coronavirus.

Source : Reuters

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