En juin de cette annĂ©e, l’Organisation mondiale de la santĂ© a ajoutĂ© un autre variant du SARS-CoV-2 Ă sa liste de surveillance en tant que variant d’intĂ©rĂªt. AppelĂ© Lambda, le variant est apparu pour la première fois au PĂ©rou fin 2020 et constitue dĂ©sormais la majoritĂ© des cas qui y sont sĂ©quencĂ©s. La semaine dernière, une Ă©quipe de virologues dirigĂ©e par Kei Sato de l’UniversitĂ© de Tokyo a publiĂ© un article de prĂ©impression sur le serveur bioRxiv dĂ©crivant une certaine rĂ©sistance du variant Lambda aux vaccins.
Les résultats des études en laboratoire présentés suggèrent que le Lambda est comparable ou un peu moins infectieux que le variant Delta, qui domine actuellement les cas en Europe, et que, par rapport à la forme originale du virus, plusieurs mutations dans la protéine de pointe réduisent les performances des anticorps neutralisants induits par le vaccin de moitié.
Sato explique que cela ne signifie pas que les vaccins sont inutiles, mais simplement que la neutralisation est affectĂ©e : en pratique, les personnes vaccinĂ©es ont une large rĂ©ponse en anticorps Ă plusieurs parties de la protĂ©ine de pointe, ainsi qu’une protection provenant d’autres parties du système immunitaire.
Variant Lambda : il montre une certaine résistance immunitaire
L’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) affirme que le variant lambda — ou variant C.37 — a Ă©tĂ© le vecteur de la COVID-19 dans environ 81% des infections au PĂ©rou depuis avril. Le variant a Ă©tĂ© identifiĂ© pour la première fois au PĂ©rou en aoĂ»t 2020. L’OMS a dĂ©clarĂ© le variant Lambda « variant d’intĂ©rĂªt » (VOI) le 14 juin, une dĂ©signation qui signifie qu’il pourrait entraĂ®ner un risque plus important que le variant de type sauvage.
C’est un euphĂ©misme, selon les chercheurs de l’UniversitĂ© de Tokyo, qui souhaitent que l’OMS qualifie le variant lambda de variant prĂ©occupant (VOC) pour avertir les systèmes de santĂ© du monde entier que cela pourrait Ăªtre leur prochain grand dĂ©fi. Ils Ă©crivent que « parce que le variant lambda est un VOI, on pourrait considĂ©rer que ce variant n’est pas une menace permanente par rapport aux COV pandĂ©miques. Cependant, Ă©tant donnĂ© que le variant lambda est relativement rĂ©sistant aux antisĂ©rums induits par le vaccin, il est possible que ce dernier soit susceptible de provoquer une infection potentiellement grave ».
Un variant d’intĂ©rĂªt, mais moins prĂ©occupant que le variant Delta
D’autres variants ont montrĂ© des rĂ©ductions similaires de l’efficacitĂ© des anticorps neutralisants, mais les vaccins protègent toujours la plupart des gens contre les maladies causĂ©es par ces variants. Marco Binder, virologue au Centre allemand de recherche sur le cancer, indique qu’il n’est pas paniquĂ© et qu’un autre article de prĂ©impression suggère que les vaccins neutraliseront ou contrĂ´leront toujours l’infection. Ces deux Ă©tudes doivent encore faire l’objet d’un examen par les pairs.
Binder dit qu’Ă son avis, Lambda n’est pas un Ă©lĂ©ment alarmant pour l’Europe et les États-Unis, de la mĂªme manière que le variant Delta l’Ă©tait. « J’ai du mal Ă imaginer un variant qui pourrait remplacer Delta aussi facilement que Delta a remplacĂ© Alpha ». Le variant a fait des ravages au PĂ©rou et dans d’autres pays d’AmĂ©rique du Sud oĂ¹ Delta est moins rĂ©pandu. Pablo Tsukayama de l’UniversitĂ© Cayetano Heredia fait partie des chercheurs effectuant une surveillance gĂ©nomique au PĂ©rou. Il affirme que si le pays n’a la capacitĂ© de sĂ©quencer qu’environ 0.1% de tous les cas, Lambda se stabilise dĂ©sormais Ă environ 80% de tous les cas qu’ils sĂ©quencent.
La croissance rapide depuis fin mars, selon lui, est un indice fort d’une plus grande transmissibilitĂ© qui doit Ăªtre Ă©tayĂ©e par des preuves solides provenant d’Ă©tudes de laboratoire et d’Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques. Alors que le variant Lambda se rĂ©pand en AmĂ©rique du Sud depuis un certain temps, il rappelle que personne n’y prĂªtait vraiment attention depuis longtemps. Il dĂ©crit les nouvelles prĂ©publications rĂ©centes comme un dĂ©but de piste, mais prĂ©vient qu’elles utilisent chacune des mĂ©thodes et des populations diffĂ©rentes. « Nous en savons encore très peu, mais il n’y a aucune raison de croire que ce sera pire que Delta ».