Les viandes « bio » auraient un impact similaire sur l’effet de serre que les viandes ordinaires

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| AFP/ David Himbert/ Hans Lucas
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La consommation de viande biologique est entre autres motivée par son impact moindre sur l’environnement par rapport à celle issue d’une production conventionnelle… du moins, c’est ce que l’on nous promet. Cultivée dans des conditions idéales, elle émettrait moins de gaz à effet de serre. Mais selon une nouvelle étude détaillée et à large échelle, la réalité serait toute autre.

La production de viande « bio » repose sur un ensemble de pratiques agronomiques et de conduites d’élevage respectueuses de l’environnement, notamment par la réduction des émissions de gaz à effet de serre engendrées par l’élevage. Le bio interdit toute utilisation de produits chimiques de synthèse et d’OGM. Les éleveurs sont également très attentifs au bien-être de leurs animaux.

Mais récemment, des chercheurs de l’Université technique de Munich, de l’Université de Greifswald et de l’Université d’Augsbourg ont constaté que le processus de production de viande biologique génère approximativement les mêmes quantités de gaz à effet de serre que la production de viande conventionnelle. L’étude, menée par Maximilian Pieper, Amelie Michalke et Tobias Gaugler, publiée dans la revue Nature Communications, décrit également l’impact global de la production alimentaire mondiale sur le changement climatique.

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Alors que la planète continue de se réchauffer, les chercheurs tentent toujours de mieux comprendre les sources d’émissions de gaz à effet de serre. Dans ce nouvel effort focalisé sur la production d’aliments, les chercheurs se sont penchés sur les émissions de gaz à effet de serre liées aux différentes cultures.

Des résultats en contradiction avec les idées reçues

En examinant la production alimentaire à large échelle, les chercheurs ont d’abord classé les produits alimentaires en trois grandes catégories : la production de viande conventionnelle, la production de viande biologique et la production d’aliments à base de plantes. Ils ont également pris en compte les émissions produites à différentes étapes du processus de production : les émissions produites lors de la culture et de la transformation des aliments pour animaux et des engrais, par exemple, ainsi que le méthane libéré par les animaux eux-mêmes et par leur fumier.

Les données ont révélé peu de différences entre la quantité de gaz à effet de serre produite par la production de viande conventionnelle et celle générée par la culture biologique. Elles révèlent également que les réductions d’émissions des animaux élevés biologiquement (pour lesquels les engrais ne sont pas utilisés pour produire leurs aliments) étaient souvent compensées par l’augmentation du méthane libéré en raison du ralentissement des taux de croissance et de la nécessité d’élever davantage d’animaux, car ceux nourris biologiquement ont tendance à produire moins de viande…

Plus précisément, les chercheurs ont constaté une très faible différence dans les émissions de gaz à effet de serre entre la production conventionnelle de bœuf et la culture biologique. Ils ont également relevé que les poulets élevés biologiquement produisaient légèrement plus d’émissions que ceux élevés conventionnellement, et qu’inversement, la viande de porc biologique produisait moins d’émissions que la viande de porc conventionnelle.

Dans les conclusions de l’étude, ils suggèrent la nécessité d’instaurer des taxes sur la viande qui reflètent le coût environnemental de leur production. Ils ont calculé qu’une telle taxe pour le bœuf conventionnel augmenterait son prix d’environ 40% alors que le bœuf biologique ne verrait son prix augmenter que de 25% (car il est déjà plus cher que le bœuf ordinaire). Les prix des autres produits d’origine animale, tels que le fromage ou le lait, augmenteraient également. Ceux des plantes alimentaires, en revanche, resteraient pratiquement identiques.

Source : Nature Communications

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