Une double éruption solaire de classe X provoque la plus puissante tempête géomagnétique en 6 ans

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| NASA/SDO
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Une double éruption solaire extrêmement rare de catégorie X a eu lieu samedi dernier. Le phénomène est ainsi à l’origine de la plus puissante tempête géomagnétique que notre planète ait connue depuis plus de 6 ans, provoquant d’époustouflantes aurores dans le ciel australien et néo-zélandais. Gagnant toujours plus en fréquence et en intensité, ces événements indiquent que le Soleil est très proche de son pic périodique d’activité, connu sous le nom de « maximum solaire ».

Les éruptions solaires provoquent des tempêtes géomagnétiques lorsque les vagues de particules chargées (éjections de masse coronale, ou CME) qui en résultent interagissent avec le champ magnétique terrestre. Ces tempêtes peuvent provoquer des aurores, généralement autour des pôles, ainsi qu’une fluctuation des dispositifs électriques terrestres. Les plus extrêmes peuvent provoquer des pannes complètes des systèmes radio et de navigation, qui peuvent parfois durer plusieurs heures.

L’éruption solaire du samedi 23 mars dernier est classée X1.1, la catégorie X étant la plus élevée. Il s’agit d’un événement inhabituel, car il était constitué de deux éruptions distinctes qui se sont déroulées simultanément. Appelée « éruption solaire sympathique », elle a émané d’une paire de taches solaires (AR3614 et AR3615) distantes de centaines de milliers de kilomètres. « Le Soleil vient de produire une éruption solaire si forte qu’il a fallu deux taches solaires pour la produire », ont déclaré les experts de SpaceWeather.com.

Une invitation à rêver, prête à être portée.
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Animation montrant les deux éruptions solaires simultanées du 23 mars 2024. © NASA/SOD

Bien que cette explosion en tandem semble être le fruit d’une incroyable coïncidence, il ne s’agit nullement d’un hasard. En effet, il arrive parfois que les boucles magnétiques de la couronne solaire se fixent au niveau de deux taches solaires distantes, ce qui engendre une instabilité se propageant de l’une à l’autre.

L’événement a engendré une tempête géomagnétique de catégorie G4 dans l’après-midi du 24 mars. Il s’agit de la plus puissante enregistrée depuis 2017, les tempêtes géomagnétiques variant d’une intensité mineure (G1) à extrême (G5).

La violente tempête a ainsi provoqué une panne radio temporaire dans le Pacifique ouest. Elle a aussi engendré des aurores australes dans le ciel de Nouvelle-Zélande et d’Australie, ainsi qu’un phénomène de type Steve (Strong Thermal Emission Velocity Enhancement) en Alaska. Il s’agit d’un phénomène souvent confondu avec des aurores polaires, mais qui serait dû la présence d’un intense champ électrique parallèle au champ magnétique terrestre. Cet alignement favorise l’accélération des ions et des électrons présents dans l’atmosphère à la suite d’une éruption solaire, ce qui les chauffe et illumine le ciel d’un ruban lumineux de couleur pourpre ou mauve.

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Aurore australe capturée par un observateur le 25 mars 2024 à Hoopers Inlet dans la péninsule d’Otago, une île du sud de la Nouvelle-Zélande. © Ian Griffin/Spaceweather.com

Le maximum solaire au cours de la prochaine éclipse ?

Cet événement inhabituel est un signe supplémentaire indiquant que le Soleil est proche du pic de son cycle d’activité de 11 ans. En effet, les éruptions solaires gagnent en fréquence et en intensité à mesure que le maximum solaire se rapproche. Certains experts estiment d’ailleurs que ce pic serait déjà atteint, ce qui signifierait que le phénomène se produit environ un an plus tôt que les prévisions initiales. Toutefois, la datation exacte de l’événement ne pourra être déterminée que dans les mois suivant sa fin.

D’un autre côté, les récents événements semblent à la fois concorder avec l’hypothèse d’un maximum solaire déjà en cours et avec une approche imminente. Depuis le début de cette année, 6 éruptions de classe X ont déjà eu lieu, soit déjà la moitié de celles qui se sont produites au cours de toute l’année 2023. De son côté, la dernière double éruption a été suivie de près par une douzaine d’autres, de catégorie M (la catégorie précédant X en intensité). D’autres éruptions puissantes sont attendues au cours des prochains mois.

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Animation montrant la CME éjectée dans l’espace par la double éruption de classe X.  © NASA/SOHO

D’autre part, les astronomes estiment qu’il y a de fortes chances que le maximum solaire coïncide avec la prochaine éclipse totale, qui aura lieu le 8 avril, pleinement visible en Amérique du Nord. Au cours de cet événement, la Lune occultera partiellement le Soleil pendant près de 100 minutes. Cela enthousiasme particulièrement le public, qui aura peut-être l’occasion unique d’observer des éruptions à travers la couronne solaire, qui ce jour-là sera bien en évidence.

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