Notre mode de vie a une influence non négligeable sur notre santé et notre longévité. En respectant une combinaison clé de huit règles simples, il est possible de prolonger l’espérance de vie de plus de 20 ans, suggère une nouvelle étude effectuée sur des vétérans américains. Qu’elles soient adoptées tôt au tard dans la vie, ces « règles » peuvent avoir des bénéfices substantiels sur la santé.
Alors que les médicaments traitent souvent seulement les symptômes, la « médecine du mode de vie » contribue à traiter les causes sous-jacentes de nombreuses maladies chroniques. Cette approche offre un avantage préventif considérable, permettant d’améliorer la qualité de vie et de réduire les coûts à long terme des soins de santé. Dans cette optique, de nombreux médecins préconisent de suivre quelques règles d’hygiène de vie, a priori simples, mais d’une efficacité prouvée.
Une nouvelle étude présentée à l’occasion de la réunion annuelle de l’American society for nutrition (ASN), qui s’est tenue du 22 au 25 juillet à Boston, fournit une preuve supplémentaire que de simples habitudes peuvent considérablement impacter la longévité. Menée par des chercheurs de Harvard et du département américain des anciens combattants, les travaux concernent notamment l’influence du mode de vie sur la santé et la longévité. Ils portent sur 719 147 vétérans âgés de 40 à 99 ans ayant participé à un sondage. Parallèlement, leurs dossiers médicaux ont été collectés et suivis de 2011 à 2019.
Des bénéfices notables, même à un âge avancé
Au cours de l’étude, 33 375 participants sont décédés. En analysant leurs dossiers médicaux, huit indicateurs clés potentiellement liés à l’espérance de vie ont été identifiés : la qualité de l’alimentation et du sommeil, la gestion du stress, l’activité physique, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et d’opioïdes, ainsi que la qualité des relations sociales.
Pour résumer, les 8 règles d’or seraient donc :
- Manger sainement
- Dormir suffisamment (et avec une bonne qualité de sommeil)
- Éviter au maximum le stress
- Pratiquer une activité physique régulière
- Ne pas fumer
- Ne pas boire d’alcool en excès
- Ne pas consommer de drogues
- Entretenir suffisamment de relations sociales
Xuan-Mai T. Nguyen, du département des anciens combattants et l’un des auteurs de l’étude, déclare à The Guardian : « les résultats de nos recherches suggèrent que l’adoption d’un mode de vie sain est importante à la fois pour la santé publique et le bien-être personnel ».
Les résultats sont révélateurs. En commençant à 40 ans, les femmes et les hommes suivant les huit règles combinées montrent entre 22,6 et 23,7 ans d’espérance de vie supplémentaire (respectivement) par rapport à ceux qui ne les respectent pas. Les chercheurs soulignent d’ailleurs que même si seules quelques-unes de ces règles sont suivies, il y a toujours des avantages substantiels. Et bien que le plus tôt est évidemment le mieux pour leur adoption, il y aurait également des bénéfices à un âge avancé. « Nous avons été vraiment surpris de voir tout ce qui pouvait être gagné avec l’adoption d’un, deux, trois ou des huit facteurs liés au mode de vie », indique Nguyen.
Les experts de l’étude ont constaté que le stress, la consommation excessive d’alcool et une qualité d’alimentation et de sommeil réduite sont associés à un risque de décès d’environ 20% plus élevé. Quant au manque de relations sociales positives, ce facteur est associé à un risque de décès accru de 5%. Les risques de mortalité les plus élevés (30 à 45%) étaient associés à l’inactivité physique, la consommation d’opioïdes et le tabagisme.
Adopter un mode de vie sain
D’autres chercheurs ont antérieurement mis en évidence que l’adoption de quelques-unes de ces règles (manger sainement, faire de l’exercice, ne pas boire trop d’alcool et ne pas fumer) suffirait à augmenter de 14 et 12 ans en moyenne l’espérance de vie, pour les hommes et les femmes respectivement.
Pour avoir une alimentation saine et équilibrée, optez par exemple pour un régime pescatarien ou méditerranéen. Ces régimes, riches en légumes, en poissons et autres produits de la mer permettent d’obtenir des nutriments essentiels tels que des acides gras polyinsaturés (oméga 3), qui sont bons pour la santé cardiovasculaire et neurologique. Ils feraient même partie des secrets de longévité des centenaires des « zones bleues » (les régions comptant le plus de centenaires au monde). Ces régimes ont d’ailleurs plus d’impact s’ils sont accompagnés d’exercice physique régulier et d’une bonne qualité de sommeil.
D’autre part, de nombreuses preuves corroborent les risques liés à la consommation de tabac, de drogues et d’alcool. Ce dernier serait particulièrement nocif en étant consommé en excès, en impactant la santé métabolique. Ensemble, les trois substances augmentent l’incidence de graves pathologies telles que le cancer et les maladies neurodégénératives. Certaines formes de neurodégénérescence dites « sporadiques » sont d’ailleurs liées au mode de vie, dont la mauvaise gestion peut induire des perturbations au niveau biomoléculaire.
La bonne gestion du stress et des relations sociales sont également associées à une augmentation de l’espérance de vie. Une récente étude a par exemple mis en lumière d’importants avantages sur la santé apportés par les activités communautaires. Ces bénéfices vont de la réduction du stress et de l’anxiété à la motivation aux activités physiques.
À noter toutefois que la nouvelle étude présentée à l’ASN se base uniquement sur des observations et de ce fait, ne suffit pas à prouver de véritables liens de causalité entre les 8 facteurs et les différences de longévité. Néanmoins, elle contribue à informer sur les meilleures règles d’hygiène de vie à adopter, permettant potentiellement de prévenir de nombreuses maladies.