Des chercheurs découvrent une astuce simple pour courir plus vite

Basée sur de simples instructions verbales...

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Des chercheurs ont constaté que de simples instructions par analogie suffisent à augmenter en moyenne de 3 % la vitesse de course de jeunes sportifs (des footballeurs dans le cadre de l’étude). Lors d’expériences, les jeunes athlètes couraient plus vite lorsqu’on les incitait à se concentrer davantage sur leur environnement, plutôt que sur leur corps. Au lieu de simplement ordonner d’augmenter la vitesse par exemple, cette méthode consiste entre autres à aider à créer des images mentales simples, plus stimulantes pour le corps.

Dans le cadre d’un entraînement (ou d’un coaching), les instructions verbales peuvent être utilisées pour concentrer l’attention des athlètes sur leurs mouvements, afin d’en optimiser l’exécution. Des études ont montré que l’attention dirigée vers l’extérieur peut entraîner une amélioration des performances motrices, en augmentant l’automaticité du contrôle du mouvement. Cela suggère que la manière dont les instructions de coaching sont formulées et interprétées par les athlètes peut avoir un impact direct sur leurs compétences sportives.

Sur la base de ces recherches, il a notamment été suggéré que l’utilisation de composants directionnels ou distaux dans la formulation des phrases de coaching pourrait améliorer les performances des athlètes. Ces derniers focaliseraient ainsi mieux leur attention sur leur environnement et leurs cibles, de sorte à mieux exécuter leurs mouvements. Les formulations utilisées seraient par exemple : « sauter aussi loin que possible ou se rapprocher aussi près que possible de la ligne d’arrivée ».

Cependant, ces aspects n’ont été que très peu explorés chez les enfants et les jeunes. La manière dont la formulation des instructions pourrait influencer ultérieurement les performances motrices chez les jeunes, est mal comprise. En effet, ces populations pourraient avoir une interprétation très différente des instructions de coaching par rapport aux individus plus âgés. Cela suggère que les entraîneurs pourraient ne pas appliquer les meilleures méthodes pour leur apprentissage moteur — ce qui pourrait avoir des impacts sur leurs performances athlétiques ultérieures.

Une récente étude menée par une équipe de l’Université d’Essex est l’une des rares à examiner ces aspects chez les jeunes. Les résultats ont révélé des effets étonnants de l’utilisation de simples analogies sur leurs performances athlétiques de base. « Les mots que nous disons aux athlètes ont un effet démontrable et instantané sur leurs performances. On sait depuis longtemps qu’il vaut mieux diriger l’attention d’un athlète sur l’environnement qui l’entoure plutôt que de se concentrer sur les positions de son corps qui semblent interférer avec la fluidité des mouvements », explique dans un communiqué de l’Université d’Essex (au Royaume-Uni) Jason Moran, auteur principal de la recherche. « Cela pourrait être encore amélioré en utilisant certaines analogies », ajoute-t-il.

Une augmentation de la vitesse de course de 3 %

Dans le cadre de l’étude — détaillée dans la revue Journal of Sports Sciences —, les chercheurs ont recruté 20 membres de la célèbre académie de football de Tottenham Hotspur, âgés de 14 à 15 ans. Avant d’effectuer des exercices de sprint (ou course de vitesse), les joueurs recevaient de leur entraîneur différentes instructions directionnelles et analogiques simples. Les sprints étaient effectués sur une distance de 20 mètres.

À noter que des enquêtes concernant les effets de la formulation du coaching sur les performances motrices ont déjà été menées sur des enfants précédemment. Cependant, elles ne se concentraient généralement que sur des compétences spécifiques à certains sports, telles que le drible pour le basket-ball. De plus, ces études n’examinaient pas l’exécution des compétences de base essentielles au développement physique des enfants, telles que la course de vitesse.

De leur côté, les chercheurs d’Essex ont été surpris de constater que de simples analogies suffisaient à augmenter instantanément la vitesse de sprint des enfants de 3 %. Les phrases de coaching indiquaient par exemple de « sprinter comme un jet qui décolle » ou « d’accélérer comme une Ferrari ». Selon les experts, il faudrait normalement plusieurs semaines de formation ciblée pour parvenir à une amélioration de cette ampleur. Ces courtes accélérations sont essentielles aux attaquants de football et pourraient faire une grande différence dans la réalisation d’un but.

En effet, ces analogies les aideraient à créer des images à la fois plus explicites et plus stimulantes pour l’esprit et le corps. L’idée serait d’introduire des instructions complexes dans des analogies faciles à comprendre pour des enfants. Cela pourrait être particulièrement avantageux étant donné que ces derniers peuvent parfois faire preuve d’une concentration limitée.

Les reformulations subtiles leur indiquant de « repousser le sol » au lieu « d’enfoncer leurs jambes dans le sol » ont également donné de meilleurs résultats sur leurs performances motrices liées au saut. Ces résultats concordent avec les précédentes études, suggérant que les athlètes sont plus performants lorsqu’ils se concentrent davantage sur leur environnement ou sur une image globale de leur corps, plutôt que sur des détails.

Par ailleurs, bien que les résultats concernent de jeunes joueurs de haut niveau, les chercheurs suggèrent que la technique de « coaching analogique » pourrait également être appliquée au cours d’éducation physique standard. « En utilisant une simple analogie, les enseignants et les parents pourraient être en mesure de tirer le meilleur parti de leurs enfants, quel que soit le sport », conclut Moran.

Source : Journal of Sports Sciences

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