Découverte d’un très velu « crabe-éponge » au large de la côte occidentale australienne

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Le Lamarckdromia beagle, découvert le long de la côte sud de l'Australie occidentale. | WA Mueseum/Colin McLay
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Les « crabes-éponges », arborant des sortes de chapeaux démesurés en éponge au-dessus de leur corps, fascinent les scientifiques par leur apparence inhabituelle. Ces crustacés passeraient notamment beaucoup de temps à confectionner leurs couvre-chefs avec des techniques étrangement variées, et les biologistes ne comprennent pas encore entièrement les liens comportementaux. Une nouvelle espèce du groupe, baptisée Lamarckdromia beagle et récemment découverte au large de la côte ouest australienne, étonne les chercheurs par son apparence beaucoup plus duveteuse que les autres. La créature est en effet si velue qu’elle ressemble à une adorable peluche vivante. Si ses congénères utilisent leurs chapeaux pour se camoufler, les scientifiques ne comprennent pas encore pourquoi cette nouvelle espèce a opté pour une apparence aussi « excentrique ».

La famille des dromiidae, à laquelle appartiennent les crabes-éponges, compte plus de 130 espèces. Leur comportement dans la nature est unique chez les crustacés, car ils portent tous des éponges vivantes au-dessus de leur carapace. Ces crabes façonnent leurs chapeaux notamment en les taillant avec des sortes de griffes aiguisées situées sur leurs pattes arrière.

Ces chapeaux d’éponge seraient utilisés dans le but de se camoufler ou de duper les prédateurs, car les éponges sont généralement venimeuses et rebutent beaucoup de poissons. Du côté des éponges, l’on ne peut confirmer si elles ont un quelconque intérêt à être transportées, mais les biologistes ont pu observer qu’elles ne sont pas blessées lorsque les crabes les taillent. De plus, ces derniers ont probablement tout intérêt à les garder en vie pour qu’elles puissent rester venimeuses, et ainsi repousser les prédateurs.

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Inhabituellement plus poilu

Le Lamarckdromia beagle, décrit dans la revue Zootaxa, a été nommé en l’honneur du The beagle, le bateau sur lequel Charles Darwin voyageait lors de ses expéditions. On ne retrouverait cette nouvelle espèce qu’entre l’Albanie et le Cape Naturaliste, dans les mers peu profondes — au maximum à quelques centaines de mètres. Ce crabe velu préfèrerait également s’installer autour des piliers de quai, où il y a d’importantes populations d’éponges.

D’après les chercheurs australiens, cette famille de crabes est connue pour être généralement duveteuse, mais Lamarckdromia beagle est tellement hirsute qu’il est étonnamment doux. « Tous les membres de ce groupe de crabes sont poilus dans une certaine mesure, mais celui-ci est ridicule », s’étonne Andrew Hosie, co-auteur de l’étude sur le nouveau crabe et expert en crustacés au Western Australian Museum. D’après l’expert, cette espèce aurait progressivement « choisi » cette apparence afin de camoufler davantage ses pattes, mais ce n’est pour l’instant qu’une hypothèse non confirmée.

Des chapeaux « élaborés »

Beaucoup de crabes ont l’habitude de se camoufler avec des éléments de leur environnement (sable, coraux colorés, …), mais les crabes-éponges intriguent par leurs camouflages élaborés malgré un système nerveux assez primitif, en comparaison à d’autres familles du crustacé.

D’après les chercheurs du Western Australian, ils utiliseraient leurs pattes arrière pour soutenir les chapeaux taillés au-dessus de leurs corps. En véritables petits artistes, ils façonnent les éponges de sorte qu’elles épousent leurs formes avec une étonnante précision, et ce sans les blesser.

Par ailleurs, des recherches antérieures ont montré que ces crabes peuvent passer beaucoup de temps à confectionner leurs chapeaux. Des expériences sur des éponges synthétiques ont notamment montré qu’ils passent en moyenne 50 minutes à tailler la mousse à la bonne taille et jusqu’à 5 heures pour y creuser le trou parfait pour y placer leur petit corps.

De plus, chaque crabe aurait sa propre technique de taillage, suggérant que des traits de personnalité pourraient peut-être influer sur la forme des chapeaux — telle que celle si singulière du Lamarckdromia beagle.

Source : Zootaxa

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