Les incroyables Dragons de Komodo : ils ont de la « cotte de mailles » intégrée à leur peau

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| University of Texas at Austin/Jackson School of Geosciences
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Les Dragons de Komodo sont les lézards les plus grands, les plus féroces et les plus impressionnants de notre planète. Mais une nouvelle découverte les rend encore plus étonnants : sous leur peau écailleuse, ces animaux sont complètement recouverts d’une armure de type cotte de mailles, construite à partir d’os minuscules.

Vous pourriez vous demander, pourquoi une créature si redoutable qu’un Dragon de Komodo (Varanus komodoensis) aurait besoin d’une armure ? Ces animaux sont très forts, rapides, venimeux et peuvent abattre des proies beaucoup plus grosses qu’eux-mêmes. Selon la nouvelle étude qui met en lumière cette spécificité, cette armure serait probablement présente pour les protéger d’autres dragons de Komodo…

Des chercheurs de l’Université du Texas à Austin et du zoo de Fort Worth ont réalisé des tomodensitogrammes détaillés de dragons de Komodo récemment décédés, d’un adulte et d’un juvénile.

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Les chercheurs ont découvert que l’adulte possédait un blindage complet, mais l’individu plus jeune n’avait encore aucune armure, ce qui suggère que les ostéodermes (le nom de ces os minuscules), ne se développent pas avant l’âge adulte. Et dans leur environnement naturel, peu d’animaux peuvent réellement menacer un dragon de Komodo adulte, à l’exception peut-être d’autres dragons de Komodo adultes…

« Les jeunes dragons de Komodo passent beaucoup de temps dans les arbres, et quand ils sont assez grands pour sortir, c’est alors qu’ils commencent à se disputer avec des membres de leur propre espèce. C’est là qu’un bonus en armure devient très utile », a expliqué le paléontologue Christopher Bell de l’Université de Londres. Texas.

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Crédits : University of Texas at Austin/ Jackson School of Geosciences

Les ostéodermes eux-mêmes ne représentent pas une nouvelle découverte, et en réalité, ils peuvent être trouvés chez un certain nombre de reptiles et d’amphibiens vivants : y compris des crocodiliens, des lézards, des grenouilles et même chez un mammifère, le tatou. À savoir que la première mention dans la littérature scientifique des ostéodermes du dragon de Komodo remonte à 1928 déjà, lorsque le naturaliste William Douglas Burden nota : « Récemment, les trappeurs et les braconniers ont capturé de nombreuses peaux, mais, en raison des plaques osseuses ou des ostéodermes, les peaux n’ont aucune valeur commerciale ».

Comme la peau est généralement retirée pour des études anatomiques, la manière dont ces os se logent dans la peau des dragons de Komodo n’a, jusqu’à présent, pas été bien étudiée, ni comprise.

Comme vous pouvez bien l’imaginer, les carcasses de dragons de Komodo ne sont pas faciles à trouver. C’est ici que les zoos du Texas entrent en scène. Un dragon de Komodo mâle au zoo de Fort Worth est décédé en 2013 à l’âge de 19 ans, et le zoo a fait don de sa carcasse à l’université pour étude. Au zoo de San Antonio, un bébé dragon de Komodo est mort à l’âge de deux jours seulement. Eux aussi ont fait don de la carcasse.

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Crédits : University of Texas at Austin/Jackson School of Geosciences

Les deux corps ont été scannés par tomodensitométrie à haute résolution (HRXCT), bien que le mâle mature soit trop grand pour la machine et que seule sa tête puisse être scannée. Mais cela a amplement suffi pour révéler des détails fascinants de son armure.

Comme déjà indiqué, le bébé n’avait pas d’ostéodermes. Cependant, la tête du mâle était presque complètement enveloppée dans un maillage d’os minuscules, avec quatre formes distinctes, ce qui ne ressemblait absolument à aucun des sept autres résultats de scanners HRXCT effectués sur d’autres lézards pour comparaison (soit sur : V. acanthurus, V. exanthematicus, V. gouldii, V. salvator, Lanthanotus borneensis, Heloderma horridum et H. suspectum).

D’autres lézards semblent avoir une dispersion des os beaucoup plus clairsemée, parfois avec des zones où ils sont complètement absents, et avec seulement une ou deux formes d’os. Mais la tête du Komodo était presque entièrement encapsulée : seuls les yeux, les narines, le bord de la bouche et l’oeil pinéal étaient découverts.

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Sur cette image, A) V. komodoensis, B) L. borneensis, C) H. suspectum et D) V. salvator. Crédits : University of Texas at Austin/Jackson School of Geosciences

« Nous avons été vraiment épatés quand nous l’avons vu », a déclaré la paléontologue Jessica Maisano de l’Université du Texas. « La plupart des varans ont juste ces ostéodermes vermiformes (en forme de ver), mais ce spécimen a quatre morphologies très distinctes, ce qui est très inhabituel chez les lézards ».

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Selon les scientifiques, le fait que le dragon de Komodo avait plus de 19 ans aurait très certainement pu avoir quelque chose à voir avec la robustesse de son armure. En effet, à 19 ans et demi, il était l’un des plus vieux dragons de Komodo à avoir jamais vécu en captivité. Il serait donc possible que les ostéodermes continuent à se développer à mesure que les lézards vieillissent.

L’équipe de recherche espère pouvoir étudier plus de dragons de Komodo de différents âges à l’avenir, dans le but d’en découvrir davantage sur les particularités de leurs armures mystérieuses.

Source : The Anatomical Record

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