Gastro-entérite : le groupe sanguin déterminerait le risque d’infection au norovirus

norovirus groupe sanguin
| CDC
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Parmi les maladies infectieuses les plus répandues, les infections à norovirus sont dans les premières places du podium. En effet, ce virus est responsable de la gastro-entérite (ou grippe intestinale), qui est une infection très courante mais également très contagieuse. Récemment, une équipe d’immunologistes a découvert que le groupe sanguin pouvait déterminer le risque d’infection ; en d’autres termes, que certains groupes sanguins sont plus résistants que d’autres au norovirus

Au cours des derniers mois, des écoles dans plusieurs pays ont fermé en raison de flambées de norovirus. Également connues sous le nom de gastro-entérites, les infections à norovirus provoquent une diarrhée aqueuse, une fièvre de faible intensité et, plus alarmant encore, des vomissements sévères.

Le norovirus est très contagieux et se propage rapidement à travers une population confinée, comme dans une école ou sur un bateau de croisière. Bien que la plupart des malades se rétablissent en 24 à 48 heures, il s’agit de la principale cause de maladie infantile et, dans les pays en développement, elle entraîne environ 50’000 décès d’enfants chaque année. Fait intéressant, tout le monde n’est pas également vulnérable au virus, et le fait de tomber malade ou non peut dépendre de votre groupe sanguin.

Norovirus : un virus résistant et hautement infectieux

Il s’agit d’un type de virus appelé « non enveloppé » ou « nu », ce qui signifie qu’il n’acquiert jamais le revêtement membranaire typique d’autres virus, comme le virus de la grippe. La surface du norovirus est une couche protéique, appelée « capside ». La capside protège le matériel génétique du norovirus. La capside nue est un facteur qui rend le norovirus si difficile à contrôler. Les virus à revêtement membranaire sont sensibles à l’alcool et aux détergents, mais pas le norovirus.

structure norovirus
Vue en cryoscopie haute résolution des trois structures membranaires possibles pour le norovirus humain. Crédits : James Jung

Le norovirus peut survivre à des températures allant du gel à 63 °C (environ la température maximale de l’eau dans un lave-vaisselle domestique), au savon et à des solutions douces d’eau de Javel. Il peut persister sur les mains humaines pendant des heures et sur des surfaces solides ainsi que des aliments pendant des jours. Il est également résistant aux désinfectants pour les mains à base d’alcool.

Pour aggraver les choses, seule une infime dose du virus — aussi peu que 10 particules virales — est nécessaire pour provoquer la maladie. Étant donné qu’une personne infectée peut excréter plusieurs milliards de particules virales, il est très difficile d’empêcher le virus de se propager.

Un risque d’infection majoritairement dépendant du groupe sanguin

Lorsque le norovirus est ingéré, il infecte initialement les cellules qui tapissent l’intestin grêle. Les chercheurs ne savent pas exactement comment cette infection provoque ensuite les symptômes de la maladie. Mais un aspect fascinant du norovirus est que, après exposition, le groupe sanguin détermine, en grande partie, si une personne tombe malade.

Les groupes sanguins (A, B, AB ou O), sont dictés par des gènes qui déterminent quels types de molécules, appelées oligosaccharides, se trouvent à la surface des globules rouges. Les oligosaccharides sont fabriqués à partir de différents types de sucres liés entre eux de manière complexe. Les mêmes oligosaccharides sur les globules rouges apparaissent également à la surface des cellules qui tapissent l’intestin grêle. Le norovirus et quelques autres virus utilisent ces oligosaccharides pour saisir et infecter les cellules intestinales.

groupe sanguin
Les différents groupes sanguins et leur structure antigénique. Crédits : Maxicours

C’est la structure spécifique de ces oligosaccharides qui détermine si une souche donnée de virus peut se fixer et envahir la cellule. La présence d’un oligosaccharide, appelé antigène H1, est requise pour la fixation par de nombreuses souches de norovirus. Les personnes qui ne produisent pas d’antigène H1 dans leurs cellules intestinales représentent 20% de la population d’origine européenne et sont résistantes à de nombreuses souches de norovirus.

Le groupe sanguin le plus résistant au Norovirus est…

Le norovirus évolue rapidement. Il existe actuellement 29 souches différentes connues pour infecter les humains, et chaque souche a des variantes différentes. Chacune a des capacités différentes à se lier aux molécules de sucre de différentes formes à la surface des cellules intestinales. Ces sucres sont déterminés par le groupe sanguin. Si un groupe de personnes est exposé à une souche de norovirus, qui tombe malade dépendra du groupe sanguin de chaque personne.

Sur le même sujet : Un nouveau médicament neutralise le virus de la grippe en le surchargeant de mutations

Mais, si le même groupe de personnes est exposé à une souche différente de norovirus, différentes personnes peuvent être résistantes ou sensibles. En général, ceux qui ne fabriquent pas l’antigène H1 et les personnes de groupe sanguin B auront tendance à être résistants, tandis que les personnes de groupes sanguins A, AB ou O auront tendance à tomber malades, mais le schéma dépendra de la souche spécifique de norovirus.

Une immunité virale brève et dépendante de la souche du norovirus

Une infection à norovirus provoque une réponse immunitaire robuste qui élimine le virus en quelques jours. Cependant, la réponse semble être de courte durée. La plupart des études ont montré que l’immunité contre la réinfection avec la même souche de norovirus dure moins de six mois. De plus, l’infection par une souche de norovirus offre peu de protection contre l’infection par une autre. Ainsi, vous pouvez avoir des épisodes répétés de norovirus.

La diversité des souches de norovirus et l’impermanence de la réponse immunitaire compliquent le développement d’un vaccin efficace. Actuellement, les essais cliniques testent les effets des vaccins fabriqués à partir des protéines de capside des deux souches de norovirus les plus répandues.

En général, ces vaccins expérimentaux produisent de bonnes réponses immunitaires; la longévité de la réponse immunitaire est actuellement à l’étude. La prochaine phase des essais cliniques permettra de vérifier si les vaccins préviennent ou réduisent réellement les symptômes de l’infection à norovirus.

Sources : MDPI Viruses

Laisser un commentaire