Une mission secrète de protection environnementale sans précédent, menée par des pompiers spécialisés, a permis de sauver le dernier site naturel au monde de pins de Wollemi, en Australie. Ces arbres préhistoriques sauvés de justesse des feux de brousse étaient considérés comme disparus, jusqu’à ce que le site (unique au monde) soit découvert en 1994, en Nouvelle-Galles-du-Sud.
Moins de 200 de ces arbres existent à l’état sauvage aujourd’hui : ils sont cachés dans une gorge dans la région des Blue Mountains, au nord-ouest de Sydney, une zone qui est touchée par l’un des plus grands feux de brousse de l’histoire, qui a ravagé une grande partie de l’Australie. À noter que cette zone montagneuse est également classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.
Alors que la pluie est enfin tombée, jeudi 16 janvier, sur certaines des régions australiennes touchées par les feux de forêts depuis des mois, des responsables ont annoncé qu’une mission secrète avait été menée et avait permis de sauver des flammes le dernier site naturel au monde de pins de Wollemi.
Tandis que les flammes approchaient de cette région à la fin de l’année dernière, des avions-citernes ont largué un ignifuge dans un anneau de protection autour des arbres, tandis que des pompiers spécialisés ont été treuillés dans la gorge afin de mettre en place un système d’irrigation pour fournir de l’humidité au bosquet.
« Une mission de protection environnementale sans précédent »
Matt Kean, ministre de l’environnement de l’État de Nouvelle-Galles du Sud (où se trouvent les Blue Mountains), a décrit l’opération comme « une mission de protection environnementale sans précédent ».
Alors que certains des arbres ont été carbonisés par les flammes, « le bosquet a été sauvé des incendies », a-t-il déclaré mercredi dans un communiqué. « Nous avons eu quelques jours de fumée épaisse, donc nous ne pouvions pas dire s’ils avaient été endommagés. Nous avons tous attendu en retenant notre souffle. Finalement, c’est juste une réussite phénoménale » a-t-il précisé à ABC radio.
Kean a également déclaré que cette saison d’incendies était la première occasion de surveiller la réponse des arbres au feu dans un cadre naturel, aidant le parc à affiner la manière dont il gère le bosquet.
Une espèce d’arbres vieille de plus de 200 millions d’années
Selon les scientifiques, le pin de Wollemi, qui atteint jusqu’à 40 mètres de haut, existe depuis le Jurassique, soit il y a quelque 200 millions d’années (ce qui est donc antérieur à de nombreux dinosaures).
Les chercheurs pensaient qu’ils étaient éteints depuis longtemps, car ces arbres n’avaient été aperçus que sous forme de fossiles, jusqu’à leur découverte accidentelle en 1994.
D’ailleurs, l’emplacement éloigné du bosquet est resté un secret bien gardé pour protéger les arbres de la contamination par les visiteurs. « Les visites illégales restent une menace importante pour la survie des pins de Wollemi dans la nature, en raison du risque de piétiner les plantes en régénération et d’introduire des maladies qui pourraient dévaster les populations restantes, ainsi que leur rétablissement », a déclaré Kean.
Depuis leur découverte, ces arbres ont été multipliés et distribués dans les jardins botaniques du monde entier, pour préserver l’espèce, mais la gorge de Wollemi est bien l’unique peuplement sauvage de ces arbres.
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Des conséquences dramatiques pour l’Australie
Depuis octobre 2019, les incendies de forêt en Australie ont fait 28 morts, détruit plus de 2000 maisons et brûlé plus de 10 millions d’hectares (soit plus de 100’000 kilomètres carrés) de terres, une superficie plus grande que la Corée du Sud ou le Portugal.
Selon les groupes environnementaux, environ un milliard d’animaux sont morts dans ces incendies, ce qui a donc rapproché de nombreuses espèces de l’extinction.
Le pays bénéficiait d’un répit bien attendu jeudi dernier, alors que des tempêtes de pluie couvraient une grande partie de l’est de l’Australie. Mais malheureusement, un retour à un temps très chaud et sec est prévu prochainement.