On a peut-être découvert pourquoi les femmes ont davantage de migraines que les hommes

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| BBC
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Un nombre significatif de femmes souffrent de migraines régulières, et plus particulièrement durant leurs règles. Les changements hormonaux ont souvent été pointés du doigt. Une accusation qui pourrait être justifiée, les œstrogènes étant les principaux coupables.

Plus de 18% des femmes souffrent de migraines alors que seulement 6% des hommes en sont touchés. Élément encore plus étrange, les médicaments anti-migraines sont moins efficaces chez elles.

Un groupe de chercheurs en Espagne pourrait avoir élucidé le mystère de cette disproportion entre hommes et femmes. Ils se sont intéressés aux œstrogènes, principales hormones féminines : de nombreuses recherches ayant montré que ces derniers ont un effet direct sur la sensibilité du cerveau aux maux de tête.

Il a été aussi démontré que la majorité de ces migraines apparaissaient au début des menstruations, période où les femmes subissent les plus gros bouleversement hormonaux, notamment des œstrogènes, qui sont à leur plus bas niveau durant cette phase. Ces précédentes recherches avaient toutes conclu que ces fluctuations hormonales seraient à l’origine des céphalées.

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La majorité des recherches sur les migraines avaient été réalisées sur des rongeurs mâles, ce qui expliquerait probablement le manque d’explications claires concernant le lien entre les migraines et le sexe de l’individu.

Après avoir lu un nombre important de recherches précédentes, le groupe a présumé que les œstrogènes affecteraient le nerf trijumeau (qui joue un rôle sensoriel au niveau du crâne et du cerveau) ainsi que les vaisseaux sanguins qui y sont liés.

Les chercheurs se sont donc concentrés sur la compréhension de la relation entre les hormones sexuelles, la sensibilité aux migraines, et la manière dont les cellules y répondent.

Antonio Ferrer-Montiel, un neuroscientifique du groupe, déclare : « Malgré que ce soit un procédé complexe, nous croyons que la modulation du système trigémino-vasculaire par les hormones sexuelles joue un rôle important qui n’a pas encore été abordé ».

En effet, le groupe a découvert que la testostérone, une hormone masculine présente en plus petite concentration chez les femmes, a un effet protecteur contre les migraines, mais que la prolactine (une hormone dont le niveau augmente lorsque celui de l’œstrogène augmente aussi, et qui est donc plus présente chez les femmes) semble intensifier ces dernières.

Il semblerait que les nocicepteurs, les neurones sensoriels de la douleur, soient touchés par ce changement du niveau des prolactines. Le groupe pense que ces hormones jouent un rôle dans la régulation des canaux ioniques des nocicepteurs, modulant leur sensibilité aux déclenchements des migraines, soit en les augmentant ou en les diminuant.

Quant aux œstrogènes, les chercheurs suggèrent que le changement brutal de leur concentration dans le corps rend les cellules autour du nerf trijumeau plus sensibles aux stimuli, rendant ainsi les femmes plus réceptives aux migraines durant certaines phases du cycle menstruel.

Même si les recherches en sont encore au stade préliminaire et que ces hypothèses restent à vérifier, la compréhension de ce mécanisme complexe semblant impliquer de nombreux facteurs pourrait permettre de développer un traitement spécifique aux migraines menstruelles, et ainsi libérer des millions de femmes de ce fléau.

Source : Frontiers in Molecular Biosciences

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