Parler en personne à un(e) ami(e), une seule fois dans la journée, suffirait à améliorer notre bien-être

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Ces trois dernières années, en grande partie en raison des confinements COVID-19, de nombreuses études se sont penchées sur les bienfaits des relations sociales sur la santé. Les impacts d’intérêt sont autant psychologiques que physiologiques, allant jusqu’à la longévité. Cependant, peu d’entre elles ont été faites dans des conditions expérimentales contrôlées. Une étude récente observant les relations amicales de plus de 900 volontaires révèle qu’une seule conversation (en personne) dans la journée avec un(e) ami(e) peut influencer positivement notre quotidien. Découlant d’un besoin d’appartenance à un groupe, ce contact amical aurait pour réponse de réduire considérablement le niveau de stress à la fin de la journée et d’améliorer le bien-être général. Les interactions en face à face sont donc davantage associées à ces bienfaits selon ces résultats — par rapport à la communication à distance, par le biais des réseaux sociaux par exemple.

De nombreux chercheurs considèrent la « santé sociale » comme un baromètre de la santé globale et du bien-être individuel. D’un point de vue psychologique, les relations sociales fournissent en effet un précieux soutien contre l’anxiété et la dépression. Ce bien-être aurait pour effet de réduire l’incidence de diverses pathologies, telles que les maladies cardiaques et Alzheimer. De ce fait, les relations sociales peuvent influer sur le risque de mortalité. Peut-être à titre de preuve, l’incroyable longévité des centenaires vivant en « zones bleues » (les cinq régions du monde où l’on recense le plus grand nombre de centenaires) tiendrait en partie de leurs solides relations sociales, en plus d’autres facteurs d’hygiène de vie.

D’un autre côté, les scientifiques estiment que les avantages sur la santé sont davantage liés à la qualité des relations, plutôt qu’à la quantité. « Il y a beaucoup de bonnes études qui montrent que le nombre d’interactions que vous avez ainsi que la qualité des interactions sont tous deux associés au fait d’être une personne plus heureuse et plus connectée », souligne dans un communiqué Jeffrey Hall, expert en amitié, professeur en communication à l’Université du Kansas (États-Unis) et co-auteur principal de la nouvelle étude.

Selon sa nature, chaque relation répond à un besoin et apporte différentes expériences sociales. La nouvelle étude, parue dans la revue Sage Journals, se consacre particulièrement aux relations amicales. Ces dernières sont relativement peu étudiées, en comparaison à d’autres formes de relations sociales telles que la vie de couple ou la relation mère-enfant. Dans le cadre de leurs recherches, les chercheurs démontrent l’importance des relations amicales en matière de bien-être quotidien, et ce par le biais de simples conversations de qualité.

La qualité l’emporte sur la quantité

Les scientifiques se sont basés ici sur la théorie de la communication en tant qu’obligation (ou « communicate bond belong »). Cette dernière conçoit notamment toute interaction sociale en tant que dépense d’énergie. Toutefois, seules certaines de ces interactions figurent en tant que comportements d’efforts, c’est-à-dire engagés afin de satisfaire un besoin. Il s’agirait apparemment d’une diversité de voies de contacts sociaux qui aboutissent toutes à un même objectif.

« Cette étude est [aussi] une tentative de définir ce qu’est une communication de qualité dans le contexte des relations », explique Hall. « Les types de communication que nous avons choisi d’étudier sont ceux qui ont été montrés dans des recherches antérieures pour que les gens se sentent plus liés par la conversation », ajoute-t-il.

Sur la base de cette théorie, sept aspects de la communication amicale ont été étudiés : se rattraper pour quelque chose, informer, plaisanter, faire preuve d’attention, écouter, valoriser quelqu’un et ses opinions et complimenter sincèrement. Pour expérimenter ces conditions, plus de 900 étudiants issus de cinq campus universitaires ont été recrutés pendant une journée, avant, pendant et après les périodes de confinement COVID. Leurs rapports personnels en termes de stress, de connexion interpersonnelle, d’anxiété, de bien-être, de solitude et de la qualité générale de leur journée, ont été recueillis à chaque fin de journée.

Par rapport aux groupes témoins, les participants ayant eu au moins une conversation avec un(e) ami(e) dans la journée ont montré des indices de bien-être élevés. Ce résultat était le même pour tout objet de conversation, et l’attention était un facteur beaucoup plus important que les chercheurs l’estimaient. Comme la nouvelle étude relevait les aspects qualitatif et quantitatif, les chercheurs ont pu montrer qu’une seule conversation avec un(e) ami(e) dans une journée suffit à améliorer le bien-être.

Par ailleurs, les chercheurs ont également montré que les interactions en face à face étaient plus bénéfiques que celles effectuées par le biais des réseaux sociaux. Et comme l’étude semble soutenir que la qualité l’emporte que la quantité, elle « soutient l’idée que nous utilisons la communication pour répondre à notre besoin d’appartenance et, ce faisant, cela nous aide à gérer notre stress », conclut Hall.

Source : Sage Journals

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