Vous faites des rêves étranges depuis le début de la pandémie ? Vous n’êtes pas les seuls…

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| Tero Vesalainen/Dreamstime
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Si vous vous trouvez dans l’un des pays actuellement confrontés à une situation de confinement ou si vous vous sentez stressé ou anxieux vis-à-vis de la pandémie en cours, vous avez peut-être remarqué que vos rêves sont devenus un peu étranges ces derniers temps. Rassurez-vous, c’est normal et plutôt courant.

Il y a toute une palette de facteurs qui peuvent avoir un impact plus ou moins important sur votre sommeil, ainsi qu’une multitude d’éléments déclencheurs (tels que le stress, l’anxiété, la perte de la routine, etc.) qui surviennent lors d’une pandémie. Il n’est alors pas surprenant de constater que votre cycle de sommeil en soit perturbé.

« Le stress peut rendre plus difficile le fait de bien dormir, et ne pas avoir un sommeil réparateur peut vous faire ressentir le stress de manière encore plus intense », a déclaré Roxanne J. Prichard, professeure de neurosciences et de psychologie à l’Université de St Thomas (Minnesota, États-Unis) et directrice scientifique du Center for College Sleep. « Il s’agit en fait d’une adaptation évolutive : vous ne voudriez pas être en train de bâiller tout le temps, si vous étiez dans une zone de guerre, ou si vous étiez dans une zone remplie de nombreux prédateurs nocturnes », a-t-elle ajouté.

Ce processus permet donc au corps d’être plus en alerte, dans le but de survivre. Bien que cela soit fortement utile dans une zone de guerre, ça l’est peut-être moins contre un pathogène invisible à l’œil nu.

Comment le stress impacte le sommeil et les rêves

Afin de comprendre comment et pourquoi le stress peut avoir un impact sur la fréquence et la vivacité des rêves, nous devons dans un premier temps aborder les cycles de sommeil : chaque nuit, lorsque nous dormons correctement, nous passons par quatre étapes : 1 : l’endormissement, 2 : le sommeil lent léger, 3 : le sommeil lent profond et 4 : le sommeil paradoxal (REM, de l’anglais « rapid eye movement », pour « mouvement oculaire rapide »). De manière générale, chaque cycle dure entre 90 et 110 minutes, avant de recommencer à la phase 1.

Les premiers cycles ont une phase REM plus courte, mais ceux-ci s’allongent à chaque cycle répété. C’est pourquoi vous pourriez avoir l’impression de rêver davantage lorsque vous dormez plus. Mais le stress peut rendre plus difficile le fait de s’endormir. Selon le professeur Prichard, cela peut également augmenter la fréquence des cauchemars et la fréquence à laquelle nous nous réveillons la nuit.

Ces deux symptômes sont une combinaison « malheureuse », car lorsque nous nous réveillons à plusieurs reprises après avoir rêvé, nous nous souvenons aussi plus facilement de nos rêves. De ce fait, ils peuvent avoir une plus grande capacité à influer sur notre état mental le lendemain. « Comme le contenu des rêves est souvent imprégné d’émotions négatives dans ce genre de situation, cela peut persister le lendemain et avoir un impact sur l’humeur. De plus, un sommeil de moindre qualité augmente la probabilité d’être dans un état mental négatif », explique Prichard.

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Au vu de la situation actuelle, il n’est donc pas surprenant que les rêves deviennent plus vifs et qu’ils reflètent notre stress ainsi que notre anxiété de la veille.

Un bon sommeil pour une meilleure qualité de vie

Le sommeil est extrêmement important pour maintenir une bonne santé physique et mentale, car lorsque nous dormons, notre cerveau prend du temps pour se « réparer » tout en construisant de nouvelles cellules et en restructurant les voies neuronales, améliorant notre fonction cognitive globale.

Sans cela, les problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression peuvent souvent s’amplifier. Il est donc aujourd’hui primordial d’accorder une importance et une priorité au sommeil, qui nous donnera en retour les meilleures chances de rester positifs durant ces temps compliqués. « Lorsque nous sommes chroniquement privés de sommeil, le corps fait des économies pour nous permettre de continuer à avancer. Malheureusement, pour la survie à long terme, le système immunitaire est l’un de ces sacrifices. Les personnes qui ont un sommeil court chronique sont plus de trois fois plus susceptibles d’attraper un rhume ou un virus respiratoire », ajoute Prichard.

Tout comme un régime alimentaire sain et l’exercice physique, le sommeil est un aliment clé de base qui est très important pour notre vie quotidienne, nous permettant de rester en bonne santé (physique et mentale).

Sources : Center for College Sleep, American Academy of Sleep Medicine, Very Well Health

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