Des tomates violettes génétiquement modifiées approuvées par les autorités aux États-Unis

tomates violettes genetiquement modifiees approuvees etats unis
La couleur violette de cette nouvelle variété de tomates vient de sa forte teneur en anthocyane, un antioxydant. | Norfolk Plant Sciences
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Des tomates violettes qui luttent contre le cancer ? Pourquoi pas, répond une équipe de scientifiques au Royaume-Uni. Ces derniers ont développé une variété de tomate enrichie en antioxydants, qui pourrait selon eux réduire l’impact de certaines maladies chroniques. Ils viennent d’obtenir un premier tampon d’approbation aux États-Unis.

Les premières avancées sur ce sujet ne datent pas d’hier. « Lorsque Cathie et moi avons fondé NPS (Norfolk Plant Sciences) il y a près de 15 ans pour mettre sur le marché des tomates violettes génétiquement améliorées et bénéfiques pour la santé, inventées au Royaume-Uni, nous n’aurions jamais pensé qu’il faudrait autant de temps pour obtenir l’approbation réglementaire », affirme le professeur Jonathan Jones, du laboratoire de Sainsbury.

C’est donc en 2008 que paraît une première étude sur le sujet, publiée dans le journal Nature Biotechnology. « C’est l’un des premiers exemples d’ingénierie métabolique qui offre le potentiel de promouvoir la santé par l’alimentation en réduisant l’impact des maladies chroniques », avait déclaré à l’époque la biologiste Cathie Martin. « Et certainement le premier exemple d’un OGM [organisme génétiquement modifié] avec un trait qui offre vraiment un avantage potentiel pour tous les consommateurs ».

Les tomates modifiées par les scientifiques ont une teneur en antioxydants dix fois supérieure à celle des variétés classiques. C’est d’ailleurs ce qui explique leur couleur violette. En effet, celle-ci provient d’un antioxydant nommé anthocyane. On peut le trouver dans les myrtilles ou dans les choux rouges, auxquels il donne leur coloration si particulière.

Or, cet antioxydant est connu pour avoir un impact positif sur la santé, notamment dans la réduction du risque de diabète ou des maladies cardiaques. C’est pour cette raison qu’il a attiré l’attention des scientifiques. Les tomates violettes existaient déjà avant les recherches des scientifiques. Elles comportaient cependant de très faibles taux d’anthocyane.

Des tomates riches en antioxydants

C’est donc de cette variété de tomate qu’est partie l’équipe de chercheurs, qui a trouvé un moyen d’augmenter fortement ce taux. Pour ce faire, ils ont prélevé deux gènes présents dans le muflier, une plante également appelée « gueule de loup ». Ils ont modifié les tomates violettes en y intégrant ces gènes. Ils sont alors parvenus à obtenir une tomate à très forte teneur en anthocyane.

Ils ont ensuite effectué des tests sur des souris de laboratoire atteintes de cancer. Les souris ayant reçu une alimentation à base de ces tomates ont vu leur durée de vie allongée de 30% par rapport aux autres. Des résultats qui ont encouragé les scientifiques à poursuivre leurs recherches. Ils envisagent par exemple la production de jus de tomate à utiliser dans des contextes thérapeutiques.

Toutefois, la première étape reste l’autorisation de la mise sur le marché de cette nouvelle variété de tomate génétiquement modifiée, et sa commercialisation. Une procédure réglementaire longue, qui vient d’atteindre un point clef tout récemment. « C’est fantastique, je n’aurais jamais pensé que je verrais ce jour. Nous sommes maintenant un peu plus près de mon rêve de partager des tomates violettes saines avec les nombreuses personnes ravies de les manger », s’enthousiasme Cathie Martin dans un communiqué du John Innes Center.

En effet, l’United States Department of Agriculture (USDA) vient de rendre un premier avis positif pour la culture de ces tomates violettes aux États-Unis. « Du point de vue du risque phytosanitaire, cette plante peut être cultivée et utilisée en toute sécurité dans la sélection aux États-Unis », peut-on notamment lire dans le communiqué de l’institution. Les scientifiques espèrent qu’il s’agit d’une première étape qui débouchera rapidement sur une autorisation. Ils aimeraient commencer la commercialisation en 2023, et obtenir également des accréditations pour la commercialisation au Royaume-Uni, qui ne leur ont pas été accordées.

Laisser un commentaire