Un groupe international de scientifiques veut que vous rejoigniez Asgardia : la première nation spatiale

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| James Vaughan/Asgardia
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Oui, vous avez bien lu. Un groupe international de scientifiques veut que vous rejoigniez Asgardia : la première nation spatiale.

Une nouvelle nation appelée Asgardia, faisant référence à la ville Ásgard de la mythologie nordique, pourrait bien être la première nation spatiale jamais créée. L’objectif est d’exploiter les astéroïdes et défendre la Terre des diverses météorites, des débris spatiaux et autres menaces. Cela sera possible si tout se passe comme prévu, selon le plan de ses fondateurs : un groupe d’experts spatiaux basés au Canada, en Roumanie, en Russie et aux États-Unis. Ces derniers ont annoncé leurs ambitions à Paris, mercredi dernier.

L’objectif actuel est de lancer un satellite robotique dans les 18 prochains mois, puis idéalement, créer une station spatiale permanente « où les gens pourraient vivre, travailler et avoir leurs propres lois et réglementations  ». Leur espoir ? « Démocratiser l’espace », expliquent-ils.

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Les organisateurs envisagent des vraies constructions asgardiennes, comme notamment « un bouclier protecteur de l’humanité (…) Nous devons quitter la Terre, c’est dans la nature humaine de s’en aller », expliquait l’un des fondateurs, Ram Jakhu, directeur de l’institut de droit aérien et spatial de l’Université McGill, au Canada.

Alors, qui est Asgardia ?

Un porte-parole du consortium, Timothy Wild, n’a pas souhaité divulguer combien de chercheurs et experts travaillent exactement sur le projet en ce moment, mais en voici cinq :

  • Igor Ashurbeyli : fondateur de l’Aerospace International Research Centre (AIRC – le centre international de recherche aérospatiale) en Russie, et le nouveau président de comité de l’UNESCO.
  • David Alexander : directeur de l’institut spatial à l’Université de Rice.
  • Ram Jakhu : directeur de l’institut de droit aérien et spatial de l’Université McGill.
  • Joseph N. Pelton : directeur du Space and Advanced Communications Research Institute (SACRI) à l’Université George Washington.
  • Dumitru-Dorin Prunariu : un cosmonaute roumain.

Wild annonce que le projet n’en est qu’à ses débuts et qu’ils essayent de toucher un maximum de monde en procédant à « un appel aux armes ! Nous souhaitons impliquer le plus de monde possible dans le projet », explique-t-il.

Qui finance le projet ?

Bien que le budget actuel n’ait pas été annoncé, les créateurs du projet Asgardia sont sûrs de leur coup. « Nous sommes absolument convaincus que le satellite sera lancé dans les 18 mois », explique Wild. « Mais nous ne possédons pas encore le budget prévu total », a-t-il cependant ajouté.

Le projet aura surement besoin de plusieurs millions de dollars pour être lancé, puis peut-être encore plusieurs milliards pour le maintenir. Bien que lancer des nanosatellites (de satellites faisant la taille d’un poing par exemple) dans l’espace peut-être possible pour quelques millions de dollars, il en va autrement pour de plus grands objets. Leur fabrication et leurs lancements sont évidemment bien plus coûteux.

À l’heure actuelle, le prix le plus bas pour se rendre dans l’espace, en orbite de la Terre, est par le biais de la fusée Falcon 9 de SpaceX : en effet, SpaceX propose un prix allant de 60 à 65 millions de dollars. Concernant l’ISS (la station spatiale internationale), il aura tout de même fallu l’union de 18 nations et environ 100 milliards de dollars pour la construire.

Est-ce possible de créer une nouvelle nation dans l’espace ? 

Dans un communiqué de presse, Ashurbeyli explique que « Asgardia est une nation à part entière, indépendante, et un futur membre de l’Organisation des Nations Unies, avec tous les attributs de ce que ce statut implique ». Cependant, selon la loi spatiale internationale actuelle, tout objet envoyé dans l’espace est sous la responsabilité du pays qui l’y a envoyé (celui-ci serait donc responsable en cas de dommages aux habitants de la Terre par exemple).

« La nouvelle nation spatiale s’adaptera en fonction des lois spatiales actuelles, régissant la responsabilité, la propriété privée et de l’entreprise, pour que ces dernières soient adaptés à cette nouvelle ère de l’exploration spatiale », a déclaré l’organisation. « En créant une nouvelle nation spatiale, les entreprises privées, l’innovation et la poursuite du développement de la technologie spatiale ne pourra qu’être mise en avant pour soutenir l’humanité sans connaître les dures restrictions de l’état ».

En quoi Asgardia sera-t-elle différente de l’ISS ? « Il n’y a pas une entité s’appelant ISS. Il s’agit uniquement d’un établissement, contrôlé par plusieurs nations », explique Jakhu. Lorsque ce dernier a été interrogé sur les difficultés à créer une nation spatiale, Jakhu a reconnu le défi, mais reste optimiste : « Nous n’avons encore jamais vu un pays tenter une expérience pareille. Ce sera la première nation spatiale (…) le but est d’en créer une nation totalement indépendante », a-t-il dit.

Cependant, beaucoup de questions restent en suspens… telles que : est-ce que les lois spatiales internationales permettent à une nouvelle nation de se proclamer par elles-mêmes, dans l’espace ? Ou depuis la Terre même ? Et qu’en serait-il des résidents ? Serait-ce possible pour une telle nation, d’apporter des changements dans les lois, afin qu’elle puisse s’autoproclamer nation ? À l’heure actuelle, les représentants du Bureau des Nation Unies pour les affaires spatiales (UNOOSA – United Nations Office for Outer Space Affairs) n’a pas souhaité se prononcer sur le projet.

Comment sera construite Asgardia ?

Bien que les fondateurs du projet aient une vision si ambitieuse d’un avenir de paix au sein de l’immensité de l’espace, ils restent curieusement silencieux sur les détails. « À ce stade, nous essayons de ne pas divulguer trop de détails techniques », a déclaré Wild. « Nous avons quelques idées, mais elles ne sont pas suffisamment développées pour les mettre entre les mains des médias… Nous avons une approche millimétrée. Nous expliquons simplement ce que nous voulons faire actuellement, dans les grandes lignes, sans nous éparpiller sur trop de détails ».

Jakhu et les organisateurs du projet Asgardia s’attendent forcément à recevoir de nombreuses critiques, y compris des analogies au projet controversé Mars One : bien que les efforts consacrés au projet Mars One soient apparemment considérables, de multiples investigations suggèrent que le financement, la main-d’œuvre, ainsi que l’expertise, ne soient pas suffisants pour accomplir un tel exploit.

Cependant, Jakhu et Wild ont mis en évidence que le fait d’essayer de créer la première nation spatiale à quelques centaines de kilomètres de la Terre est très différent que d’essayer de coloniser Mars, comme veulent par exemple le faire Elon Musk (SpaceX) et les fondateurs de Mars One.

« Je suis sûr que les gens vont tenter de ridiculiser le projet Asgardia, mais cela ne m’inquiète pas. Quiconque essaie d’avancer des arguments hors sujet est de toute manière lui-même ridiculisé d’entrée de jeu », a déclaré Jakhu. « Tout ce qui est incroyable commence toujours par une idée folle ! Après un certain temps la science-fiction devient une réalité scientifique, et la nôtre est justement une idée qui vient d’être lancée », ajoute-t-il.

Il a été demandé à Jakhu s’il serait prêt à vivre sur Asgardia, et il a spontanément répondu : « Pourquoi pas ? Je pense que ce sera moins risqué que de se rendre sur Mars (…) Et il est également plus facile de revenir sur terre si vous changez d’avis », conclut-il. Mais chez Trust My Science, sachez que nous sommes assez sceptiques à propos de ce projet. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Source : Asgardia, SpaceNews, BusinessInsider

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