Une nouvelle étude suggère que la forêt amazonienne pourrait disparaître d’ici 50 ans

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| AFP/LMM
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L’accélération du réchauffement climatique et les activités humaines, ainsi que les changements environnementaux qui y sont liés, transforment progressivement les écosystèmes depuis plusieurs décennies, en en amenant un certain nombre au point d’effondrement systémique. Si les petits écosystèmes sont réputés s’effondrer plus rapidement que les grands, une étude récente suggère qu’ils pourraient disparaître bien plus rapidement que prévu. Ainsi, des environnements comme la forêt amazonienne pourraient être réduits à néant d’ici 50 ans.

Des travaux publiés dans la revue Nature Communications suggèrent que de grands écosystèmes, tels que la forêt amazonienne, s’effondreront et disparaîtront beaucoup plus rapidement qu’on ne le pensait, une fois qu’un point de basculement mondial sera atteint. L’équipe de chercheurs a établi des calculs en se basant sur des données réelles pour évaluer la vitesse à laquelle les écosystèmes pourraient s’effondrer en fonction de leur taille.

De plus en plus d’écosystèmes potentiellement au bord de l’effondrement

L’année dernière, le monde a vu deux incendies de forêt dévastateurs, alors que les incendies en Amazonie ont détruit 906’000 hectares de forêt tandis que les feux de brousse australiens ont dévasté un cinquième des forêts du pays et tué plus d’un milliard d’animaux. Après avoir subi une telle perte concernant à la fois les forêts piégeant le carbone et de la diversité de la faune, les chercheurs craignent que de nombreux écosystèmes soient actuellement au bord de l’effondrement.

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Bien que les incendies naturels soient courants pendant la période sèche en Amazonie, la fréquence de ceux-ci a considérablement augmenté à cause des activités humaines. Des centaines de milliers d’hectares sont déjà partis en fumée. Les scientifiques craignent qu’une telle destruction entraîne sa disparition à court terme, comme pour d’autres écosystèmes. Crédits : Reuters

« Malheureusement, ce que notre article révèle, c’est que l’humanité doit se préparer aux changements bien plus tôt que prévu. Ces changements rapides dans les écosystèmes les plus vastes et les plus emblématiques du monde auraient un impact sur les avantages qu’ils nous procurent, notamment la nourriture et les matériaux, l’oxygène et l’eau dont nous avons besoin pour la vie », déclare Simon Willcock, biologiste de l’environnement à l’Université de Bangor.

Le rôle crucial joué par les espèces clés de certains écosystèmes

Lorsqu’un écosystème s’effondre, il est remplacé par un autre, mais ce qui vient après peut ne pas fournir les mêmes effets d’équilibrage sur notre environnement que ceux de l’environnement précédent. Par exemple, une fois le point de non-retour atteint, la forêt amazonienne pourrait être transformée en un écosystème de type savane, avec un mélange d’arbres et d’herbe d’ici 50 ans, offrant un piège à carbone moins efficace que l’écosystème précédent.

Les chercheurs ont découvert que les écosystèmes constitués d’une gamme variée d’espèces en interaction étaient plus stables et mettraient plus de temps à se transformer. Ceci est comparé aux écosystèmes dominés par une seule espèce, où l’extinction de ce que les auteurs appellent les espèces « clés de voûte » aurait un impact dramatique et rapide sur l’environnement.

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Un tel exemple que les auteurs donnent est celui des éléphants, qui ont un impact disproportionné sur leur environnement en tant qu’espèce clé. Ils interagissent avec les arbres et jouent un rôle dans la dispersion des graines sur de grandes distances, façonnant le paysage au fur et à mesure qu’il se développe. Si les éléphants étaient retirés de l’écosystème, ce rôle vital ne serait pas rempli, transformant le paysage en un court laps de temps.

La nécessité de préserver la biodiversité et la stabilité des biotopes

Dans les écosystèmes avec une riche variété d’espèces en interaction, lorsqu’un acteur clé est perdu, il y en a d’autres disponibles pour remplir leur niche écologique et leur rôle dans l’environnement. Ce système tampon tient compte des pics et des creux de la population sans atteindre un point de basculement dans la fonctionnalité de l’écosystème global. La recherche apporte un soutien supplémentaire aux initiatives visant à protéger nos écosystèmes et à éviter une dégradation supplémentaire de ces habitats vitaux et de leur biodiversité.

« Nous savions intuitivement que les grands systèmes s’effondreraient plus lentement que les petits — en raison du temps nécessaire pour que les impacts se diffusent sur de grandes distances. Mais ce qui était inattendu, c’est la découverte que les gros systèmes s’effondrent beaucoup plus rapidement que nous ne le pensions — même les plus grands sur Terre ne prennent que quelques décennies à disparaitre », conclut le biologiste John Dearing, de l’Université de Southampton.

Sources : Nature Communications

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